«J’ai accompli l’impossible» - Bermane Stiverne

Par Mathieu Boulay\Agence QMI
Au cours de sa carrière, Bermane Stiverne a toujours pensé que gagner un titre mondial représentait une montagne dont le sommet était inatteignable. Samedi contre Chris Arreola, il s’est prouvé à lui-même qu’il pouvait y accéder.
«J’ai accompli l’impossible et je vis maintenant un rêve que j’avais depuis le primaire. Je ne réalise pas encore ce qui arrive et tout ce que je sais, c’est que j’ai cette ceinture devant moi, a déclaré le nouveau monarque WBC des poids lourds après sa performance. Devenir le premier champion du monde québécois et haïtien, ça représente tout pour moi.
«Le Québec est un endroit spécial pour moi, car c’est là que j’ai fait ma carrière amateur et c’est là que tout a commencé.»
Quand il a vu l’officiel Jack Reiss mettre fin au combat et ainsi confirmer sa victoire la plus importante de sa carrière, Stiverne admet qu’il a eu une «absence» de quelques secondes.
«Je crois que j’ai vécu un ‘’blackout’’, car je ne me rappelle pas de ce qui est arrivé après la cloche, a affirmé celui qui a effectué une petite course pour célébrer son exploit. Quand j’ai repris contact avec la réalité, j’étais couché avec le visage face au ring.»
Des moyens modestes
Ce qui rend l’accomplissement de Stiverne spécial, c’est qu’il a atteint le sommet sans utiliser des moyens extravagants. Quand il est arrivé à Las Vegas pour son premier camp, il avait si peu de ressources qu’il avait peine de quoi à se nourrir.
Heureusement, son entraîneur Don House l’a pris sous son aile et s’est assuré que son protégé ne manque de rien au gymnase et à l’extérieur de celui-ci.
«Au début, je n’avais pas le câble à la maison et je n’en voulais pas non plus, a raconté le boxeur. Tout ce que je faisais depuis l’an dernier, c’était d’écouter les vidéos des combats de Chris Arreola afin de déceler ses faiblesses.»
Odette dans ses pensées
En plus de vivre dans des conditions difficiles, Bermane Stiverne ne l’a pas eu facile à l’extérieur du ring. Il a notamment été affecté par plusieurs décès dans son entourage au cours des dernières années, dont celui de sa tante Odette il y a quelques jours.
«Mon frère Jean m’a toujours répété que malgré les embûches qui se placent sur ton chemin, il faut garder les yeux sur ton objectif. C’est ce que j’ai fait. Quand j’ai reçu ma ceinture, j’ai eu une petite pensée pour ma famille et bien sûr, Odette.
«Je suis arrivé ici en mission et il n’y avait aucune raison que je perde ce combat.»
À Montréal la semaine prochaine
Après quelques jours de congé avec sa petite famille en Floride, Stiverne s’amènera au Québec pour assister au gala d’Eye of the Tiger management au Holiday Inn de Pointe-Claire, le 22 mai et au combat d’Adonis Stevenson deux jours plus tard.
Camille Estephan a confirmé hier que son premier champion du monde sera honoré lors de sa soirée et qu’il sera aussi disponible pour des photos et des autographes.
«C’est Bermane qui a lancé notre organisation avec un combat au Corona. Les amateurs qui nous ont encouragés à l’époque méritent de pouvoir célébrer cette conquête avec nous», a souligné le patron de l’organisation montréalaise.
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