«Je pars la tête haute» -Stéphanie Dubois

Par Claude-André Mayrand
Stéphanie Dubois est fière de sa carrière sportive. Sereine avec sa décision et excitée de tourner la page, la Lavalloise nouvellement retraitée est prête pour sa nouvelle vie.
Le visage couvert de larmes, Stéphanie Dubois a conclut sa carrière le 8 septembre dernier après une défaite au premier tour de la Coupe Banque nationale, à Québec.
«Ces émotions-là témoignaient de l’ensemble de ma carrière, pas uniquement du moment présent, confie l’athlète qui célèbrera sous peu ses 28 ans. Les Coupes Rogers, les tournois du Grand Chelem, les Fed Cup, tous ces grands moments vont me manquer.»
La décision de se retirer est une décision murie, selon elle. Après avoir trimé dur pour revenir d’une sérieuse blessure au poignet et fière de l’avoir fait, elle est contente de partir à un haut niveau.
«Ç’a commencé à me trotter dans la tête dans la dernière année et je n’étais pas encore certaine jusqu’à tout récemment, précise celle qui voulait faire son annonce publique au moment ou sa retraite allait se faire. Je ne voulais pas l’annoncer trop à l’avance pour y repenser et douter ensuite.»
Pour Stéphanie Dubois, il s’agit davantage de tourner la page que de prendre sa retraite.
«C’est tout un cheminement de prendre une grosse décision comme ça, la plus grosse de ma vie et de ma carrière, a-t-elle expliqué en entrevue à L’Écho de Laval. Je suis fière de ce que j’ai accompli et ça s’est fini chez moi, au Québec, devant ma famille. C’était un scénario idéal.»
Des moments marquants
Pour Stéphanie, le tournoi de la Coupe Rogers a toujours revêtu un quelque chose de particulier, un fait qui remonte à l’époque où elle allait voir le tournoi avec son frère, plus jeune.
«C’était le tournoi de l’année pour moi, encore plus que les Grand chelem, car c’est celui que je suivais depuis toujours, explique celle qui a atteint le troisième tour du tournoi en 2006. C’est un accomplissement dont je suis fière.»
Sa participation aux Jeux olympiques de Londres en 2012 a aussi été marquante dans sa carrière. La cérémonie d’ouverture des jeux figure parmi ses meilleurs souvenirs, au même titre que son premier tournoi au parc Jarry et son parcours en qualifications jusqu’au deuxième tour de Wimbledon, en 2011.
«Ce qui va le plus me manquer, c’est la compétition, le feeling d’être sur le terrain, de jouer des gros matchs et de vivre de grands moments», ajoute celle qui a remporté dix tournois en simple et huit autres en double sur le circuit de l’International Tennis Federation (ITF).
Une carrière enrichissante
À bientôt 28 ans, Stéphanie Dubois a vécu son rêve de devenir une joueuse de tennis professionnelle. La tête haute et fière d’avoir percé le top 100 du classement mondial en simple, elle estime que sa carrière lui a apporté beaucoup au niveau personnel.
«Je ne pense pas que je serais la personne que je suis aujourd’hui sans le tennis, explique-t-elle, en faisant référence, entre autres, aux défis relevés et à l’accomplissement de soi. J’ai connu le succès, la défaite, la joie, les déceptions et j’ai rencontré un paquet de monde qui m’ont fait grandir.»
Interrogée à savoir si elle était tannée de son sport, celle qui n’a pas peur de regretter sa décision n’irait pas jusque là.
«Je me suis investi à 100% dans le sport. Le stress, les engagements, le voyagement. Je n’étais pas tanné mais j’étais prête à passer à autre chose», ajoute celle qui a consulté ses proches dans son processus.
Des projets plein la tête
Maintenant que sa carrière d’athlète est derrière elle, la Lavalloise est prête à relever de nouveaux défis.
Celle qui rêve de fonder une famille se mariera en juillet prochain. Par rapport au tennis, Stéphanie aimerait prendre un peu de recul pour le moment, mais elle n’exclut pas une implication future.
«Je veux explorer d’autres univers [que le tennis] mais je garde mes portes ouvertes à d’autres opportunités, confie-t-elle en parlant d’une éventuelle présence dans les médias pour parler de son sport. J’aimerais redonner aux jeunes, redonner au sport qui m’a tant donné. Je ne coacherais pas à temps plein car j’ai envie de faire autre chose, mais j’aimerais partager mon expérience et mon expertise.»
Une chose est sûre : celle qui a visité des pays de tous les continents est heureuse de reprendre une vie plus sédentaire.
«J’ai voyagé, j’ai fait de beaux tournois, je n’ai pas de regrets sur ma carrière. Tout ce que j’ai fait au tennis m’a amené à être la fille que je suis aujourd’hui», conclut-elle.
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