Jean Pascal a dû faire changer le contrat de son combat contre le Polonais Aleksy Kuziemski, puisqu'il était trop lourd lors de la pesée officielle, jeudi.

Le duel prévu vendredi devait initialement avoir lieu à un poids compromis de 180 lb, mais l'entente a été modifiée, à 182 lb, à la demande du Lavallois.

«Jean aurait pu faire le poids. Il m'a appelé ce matin et m'a dit: "je serai une livre et demie au-dessus du poids, est-ce un problème?". J'ai parlé au gérant de Kuziemski et ils m'ont assuré qu'il n'y avait pas de problème, a mentionné Yvon Michel.

«Comme ce n'est pas un combat de championnat, ce n'est pas bien grave, a-t-il poursuivi. Je crois qu'éventuellement, Jean passera chez les lourds-légers (200 lb) d'ici deux ou trois ans et tentera d'unifier les titres.»

Lors de la pesée, Pascal (26-2-1, 16 K.-O.) a enregistré un poids de 181,4 lb, alors que Kuziemski (23-4, 7 K.-O.) a fait osciller la balance à 177,2 lb.

«À la dernière minute, on a changé le contrat. Je suis un gros 175 lb, a expliqué Pascal. Je me sens énergétique et j'ai hâte que la cloche sonne afin de démontrer mon savoir-faire. Je vais donner mon 110%.»

Du côté du visiteur, il n'a jamais été question d'annuler le choc.

«Tout est correct. Je l'ai su aujourd'hui, mais je n'ai aucun problème avec le poids en trop de Pascal puisque nous avons pu nous entendre, a confié Kuziemski. Je sais à quoi m'attendre de mon adversaire et je compte réussir une grande surprise.»

Une entente monétaire a été conclue entre les deux clans à titre de compensation, mais le montant et les détails n'ont pas été dévoilés.

Un contraste frappant

D'un côté, le Québécois Jean Pascal, volubile, le sang chaud. De l'autre, le Polonais Aleksy Kuziemski, réservé, la froideur de l'Europe de l'Est.

 Le contraste était frappant, mercredi, lors de l’émission «Le Match» sur les ondes de la chaîne TVA Sports, alors que les deux hommes s’affronteront lors du combat principal du gala de la série «Rapides et dangereux», qui sera présenté, vendredi, au Centre Bell.

Très respectueux de son adversaire, Pascal (26-2-1, 16 K.-O.) a tout de même tenu à répéter que la victoire était sienne à l'occasion de son retour dans le ring après une absence de 19 mois.

«Je me projette toujours dans l'avenir, et dans l'avenir, je suis un futur champion, a corrigé Pascal quand les animateurs ont rappelé qu'il est un ex-champion du monde des mi-lourds du WBC. Ce combat n'est pas préparatoire : il est très sérieux pour moi.

«Il a eu une grande carrière amateur. Il a déjà été troisième au monde, il a gagné la médaille de bronze aux championnats du monde de 2003 et a participé aux Jeux olympiques (d'Athènes) comme moi en 2004. Sa technique n'est pas défaillante», a ajouté le Québécois à propos de son adversaire.

Kuziemski donnera le meilleur de lui-même

Impassible, Kuziemski (23-4, 9 K.-O.) n'avait pas grand-chose à dire à propos du combat à venir. Il faut dire que le Polonais a dû faire appel à un traducteur pour participer au face-à-face télévisuel.

«Mon adversaire est d'un grand calibre, mais je crois qu'on pourrait bien se battre et ça pourrait être intéressant, a-t-il statué. Je suis très content d'avoir cette chance de me battre contre Jean, je le prends extrêmement au sérieux.

«Tout est possible, a relativisé Kuziemski quand on lui a indiqué que Pascal était choisi comme favori pour l'emporter. Ses faiblesses, on va les voir dans le ring. Le passé ne se reproduira pas nécessairement. Et il peut toujours y avoir le facteur chance...»

Bref, on est loin des échanges verbaux fielleux que Pascal a déjà eus avec ses vieux rivaux américains Chad Dawson et Bernard Hopkins. Le Québécois a même admis être un peu déstabilisé par le caractère taciturne de Kuziemski.

«Il joue la carte du petit timide, il me rend nerveux, il est trop gentil, trop posé pour moi! a-t-il lancé en riant. Je connais ça, je faisais la même chose dans le temps, avant de rugir comme un lion dans le ring.

«On ne montre pas à un vieux singe comment faire la grimace. Mais j'aime beaucoup le respect qu'il me voue. On n'a pas de raison de ne pas se respecter.»

«Je ne suis pas "Superman"»

Malgré toute sa confiance, Pascal a laissé tomber des paroles qui ont trahi de la méfiance chez lui - peut-être même un petit doute. Il a pris pour exemple sa victoire pour le titre des mi-lourds face à Dawson, en 2010.

«Si on se souvient, Dawson était favori à quatre contre un, et je l'avais battu. Une fraction de seconde peut changer un combat. Je fais attention. Et oui, (Kuziemski) s'est fait passer le K.-O. à trois reprises, mais dans certains de ses combats, l'arbitre a arrêté l'affrontement trop vite à mon avis.

«Je vais être rouillé, je ne m'appelle pas "Superman", comme Adonis Stevenson, alors je ne peux pas faire de miracle. Je vais faire de mon mieux pour donner un combat spectaculaire et terminer avec les bras dans les airs.»

Les prédictions

Appelé à faire une prédiction, Kuziemski n'a pas bronché.

«Ce sera un très bon combat et le meilleur va l'emporter.»

À la même requête, la réponse de Pascal?

«Il paraît qu'à 22h30, les employés du Centre Bell font des heures supplémentaires, alors je vais essayer de l'emporter avant, a-t-il rigolé. Blague à part, ce sera un bon combat.»