Mike Bossy doit «vendre» son équipe
Par Stéphane Cadorette\Agence QMI
Mike Bossy s’est longuement démené sur la patinoire en enfilant neuf saisons de plus de 50 buts chez les Islanders de New York. Aujourd’hui, il doit tout autant jouer du coude quand vient le temps de vendre à des commanditaires cette concession qui en arrache depuis des lustres.
Celui qui a été promu cette semaine au poste de vice-président au développement corporatif ne s’en cache pas : le défi est aussi énorme qu’à l’époque où il remplissait allègrement les filets adverses.
«C’est autant de travail et j’arrêterai la journée où je mangerai des coups et des bâtons élevés comme avant», a rigolé celui qui œuvre dans les bureaux de l’équipe depuis six ans lorsque rencontré jeudi, avant le match opposant les Islanders au Canadien de Montréal.
Ses Islanders n’ont pas pris part aux séries depuis la saison 2006-2007 et le vétuste Nassau Coliseum ramène le hockey à l’âge de pierre. Dans ces circonstances, faire progresser le marché corporatif de l’organisation s’avère une tâche colossale.
Toutefois, l'ancien du National de Laval demeure convaincu que le meilleur est à venir, comme le clamaient les défunts Nordiques de Québec à une certaine époque.
«La dernière fois que l’équipe a remporté une série, c’était en 1993. On connaît l’historique de l’équipe avec les changements de propriétaire. C’est sûr que l’image en a mangé un coup avec les insuccès de l’équipe. Il y a une pente à remonter, mais le renouveau va se produire à Brooklyn», a-t-il estimé.
Dans l’inconnu
Les Islanders déménageront en effet en 2015 (ou même avant, selon certaines rumeurs) au nouveau Barclays Center de Brooklyn, à une trentaine de kilomètres de leur domicile de toujours.
Si cette situation réjouit à peu près tout le monde concerné, il n’en demeure pas loin que ce changement de cap amène son lot de questions.
«Le fait d’aller à Brooklyn crée de l’incertitude. On est un peu dans le noir pour le moment et c’est dur à vendre. Le plan est en train de se faire, mais il n’y a rien de concret encore, a-t-il expliqué, loin cependant de s’en plaindre.
«Ce sera peut-être plus difficile au départ de déplacer les amateurs que les commanditaires à Brooklyn. Pour nous, par contre, ça va ouvrir bien des portes dans un endroit vierge de hockey. Je trouve ça excitant et ce sera un beau défi pour tout le monde dans l’organisation.»
Respect de la tradition
Bossy, qui a versé sueur et sang sur la patinoire du Nassau Coliseum, ne ressentira pas forcément un pincement à l’idée de quitter l’amphithéâtre qui l’a rendu célèbre.
«Oui, il y a de l’histoire ici, mais c’est pareil pour l’histoire qu’il y avait au Forum à Montréal. C’est devenu le Centre Bell et c’est correct. Si l’équipe avait déménagé à Seattle ou à l’autre bout du monde, ça m’aurait vraiment dérangé. On nous a aussi assurés que l’héritage des Islanders serait respecté», a-t-il conclu.
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