Loblaws menace (encore) de fermer ses entrepôts au Québec

Par Olivier Bourque
Les négociations sont rompues entre Loblaws et le syndicat des employés de l'entrepôt Provigo à Laval et l'employeur menace maintenant de fermer tous les centres de distribution au Québec et celui d'Ottawa. En tout, 1200 emplois sont en jeu, a appris l’Agence QMI.
Dans un courriel, dont l’Agence QMI a obtenu copie, un représentant des Travailleuses et travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC) informe les délégués syndicaux de cette situation.
«Le fait de ne pas parvenir à trouver un règlement dans (sic) Laval conduira à la fermeture des centres en question qui se verront transférés vers Cornwall», est-il écrit. Les entrepôts visés sont ceux de Boucherville, Saint-Laurent et un autre à Ottawa.
La convention collective des employés du centre de distribution de Laval s'est terminée en septembre dernier. Loblaws pourrait recourir à un lock-out à cette date même si l'entreprise n'a pas encore dévoilé ses intentions.
Les négociations se sont tenues du 24 au 26 octobre dernier. Selon une source, les deux parties étaient tout près d'une entente de principe, mais ils ont été incapables de se rejoindre lors de cet exercice.
Pas la première fois
Ce n'est pas la première fois que Loblaws laisse planer la fermeture de ses entrepôts québécois. L'an passé, la Torontoise avait menacé de mettre la clé sous la porte aux entrepôts de Boucherville et celui de l'arrondissement Saint-Laurent.
Finalement, l'employeur et le syndicat s'étaient entendus sur une convention de six ans où les employés avaient accepté un gel de salaire durant la même période.
«On pensait qu'on était tranquille pour les six prochaines années, mais là on se rend compte que tout est relié. On risque de perdre notre emploi nous aussi», a indiqué une source.
Une stratégie de négociations ?
Reste à voir si cette menace fait partie d'une stratégie de négociations. Le méga-entrepôt de Cornwall fait à l'évidence partie du développement de Loblaws dans le futur, mais la construction du bâtiment n'est pas complétée.
«C'est certain qu'on a toujours cela au-dessus de nos têtes. Cornwall est pas loin et on sait qu'ils veulent à moyen terme déménager une partie de leurs activités là-bas», a affirmé une autre source.
Dans la convention collective des travailleurs de Boucherville et de Saint-Laurent, on peut lire que l'employeur peut déménager ses activités à Cornwall.
Malgré la menace, le représentant syndical s’est montré positif face à la situation dans le courriel consulté. «Les membres ne doivent pas voir ceci comme un échec insurmontable et ne doivent pas démontrer de désespoir ni d'agressivité envers la situation», est-il écrit.
Loblaws a déjà fermé son centre de distribution de Québec entraînant la mise à pied de 400 travailleurs.
Loblaws avait également annoncé la suppression de 700 postes à son siège social de Toronto il y a quelques semaines dans le but de réduire ses dépenses.
La direction de Provigo n'a pas voulu commenter le dossier.
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