Un important mandat pour Show Canada

Par Ghislain Plourde
L’entreprise lavalloise Show Canada a obtenu toute une commande pour les Jeux de Sotchi. La compagnie a été chargée de toute la scénographie des célébrations d’ouverture et de fermeture des Jeux olympiques ainsi que des Jeux paralympiques.
«Jusqu’à présent, on est très heureux de ce qu’on a livré d’autant plus que nous sommes entrés dans le stade trois mois plus tard que prévu», a indiqué à Pierre Marchand, directeur général de Show Canada, à quelques heures des cérémonies de clôture des Jeux olympiques.
Cette course contre la montre - le stade devait être prêt à la fin juillet alors qu’il a été finalisé en octobre - s’est avérée un véritable challenge pour Show Canada qui a eu à affronter «une énorme compression de l’échéancier», précise le DG de l’entreprise qui comptait à Sotchi sur une quarantaine d’employés dont le fondateur et grand patron, Jean Labadie.
La pression est forte sur tous les intervenants, impliqués de près ou de loin, dans une cérémonie olympique. «On remarque, depuis les dernières années, un crescendo dans les présentations, surtout depuis Atlanta (1996). Il ne faut pas manquer notre coup, parce que, pour le pays hôte, ces cérémonies lui servent de plateforme de démonstration de son évolution à la face du monde entier.»
Pierre Marchand a rapidement répondu à la question qui était sur toutes les lèvres dans les heures qui ont suivi le spectacle d’ouverture. Comment expliquer que l’un des anneaux lumineux, représentant les anneaux olympiques, a refusé de se déployer?
«J’ignore ce qui s’est passé parce que ce n’était pas de notre ressort, c’était un sous-traitant. Pourtant, lors des répétitions tout s’est déroulé à merveille. Cependant, un problème est survenu durant la cérémonie.»
Bilan et l’avenir
Show Canada en est à ses troisièmes Jeux olympiques, soit Vancouver, Londres et Sotchi, en plus d’avoir œuvré aux Jeux asiatiques de Doha, au Qatar, en 2006. Déjà, la firme a obtenu un mandat préliminaire de conceptualisation pour ceux de Rio, en 2016, et pour les compétitions de 2018 qui se dérouleront à Pyeongchang en Corée du Sud.
De plus, la compagnie lavalloise aura officiellement un pied-à-terre en sol chinois dès l’automne prochain. «Ça n’a pas pour but de déménager nos activités ailleurs. Pour faire des affaires là-bas, il faut s’établir sur place avec un partenaire local. Nous inaugurerons une usine de 120 000 pieds carrés en septembre. Nous développons une foule de projets pour ce lucratif marché. N’entre pas qui veut en Chine.»
Bien qu’implantées chez nous, la majorité des activités de l’entreprise sont à l’extérieur du pays. «Un peu plus de 80 % de notre chiffre d’affaires est à l’export. On est très peu présents. Néanmoins, il y a un effort en ce moment de développer le marché canadien. On a entamé des démarches en novembre dernier. On essaie d’obtenir plus de contrats au Québec, mais l’obtention de contrats dans la province est plus complexe sur le plan administratif. Par contre, il faut s’y mettre parce qu’on fait ici de plus en plus de recherche et développement (R&D), un élément clé de notre croissance.»
En ce sens, la firme envisage de développer un prototype, de positionner un nouveau concept, un nouveau produit au Québec plutôt que d’opter pour l’étranger. Une initiative qui profitera à la fois à la province, vitrine intéressante pour attirer une clientèle extérieure, et à la compagnie qui diminuera ainsi ses coûts de R&D.
Show Canada a été fondée en 1999 par Jean Labadie. L’entreprise a notamment travaillé sur les Jeux olympiques de Vancouver, Londres et Sotchi, ainsi que sur des spectacles du Cirque du Soleil, de Céline Dion et de U2.
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