10 questions avec Alain Trudel : l'homme au bout du bâton

Par Christopher Nardi
Laval a son propre orchestre professionnel, l’orchestre symphonique de Laval (OSL). Et à la tête de cet orchestre de grande qualité, mais toujours trop méconnu des Lavallois, on retrouve le directeur artistique, Alain Trudel. Éternellement décoiffé, énergétique et un des meilleurs trombonistes du Québec, il s’est assis avec L’Écho de Laval pour parler de sa carrière et de sa vision musicale pour l’OSL.
1 Comment avez-vous découvert la musique?
J’ai commencé à 12 ans à jouer du trombone dans un groupe de cuivres à Montréal qui prenaient des jeunes sous leur aile pour leur offrir des activités. C’était organisé par des bénévoles et on partait parfois en mini-tournée, c’était super.
2 Qu’est-ce qui vous a poussé vers une carrière musicale?
Ma première école secondaire a fermé ses portes après mon secondaire 3, alors je me suis inscrit à l’école Joseph-François-Perrault. C’est là que j’ai rencontré mes deux mentors, Raymond Grignet et Gérald Maclé.
3 Qui étaient ces hommes?
Raymond Grignet était celui qui dirigeait l’orchestre à notre école, tandis que Gérald Maclé était le chef de chœur.
4 Et comment ont-ils influencé ta carrière?
Dans ma jeunesse, je voulais devenir compositeur, alors M. Maclé me guidait dans ma composition et m’encourageait beaucoup. M. Grignet, lui, dirigeait l’orchestre et il me laissait diriger chaque semaine, ce qui m’a permis d’accumuler beaucoup de temps de podium.
5 Avez-vous ensuite continué ta formation musicale?
Je viens d’une famille très modeste, alors ma seule chance était d’entrer au Conservatoire de Montréal, qui était gratuit à l’époque. Je suis arrivé 4e à l’audition de trombone et ils en prenaient juste deux, mais les deux premiers se sont désistés alors je suis entré.
6 Comment avez-vous donc passé du trombone à la direction?
Pendant que j’étais au conservatoire, j’ai aussi joué dans l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) sous Charles Dutoit. Cela m’a permis d’obtenir un poste dans un orchestre à Barcelone et aussi faire une carrière de soliste. Mais après quelque temps, j’ai réalisé que je préférais la direction.
7 Avant de venir à l’OSL, où avez-vous dirigé?
J’ai dirigé beaucoup l’Orchestre des jeunes de Toronto ainsi que l’Orchestre symphonique de Toronto, l’orchestre du Centre National des Arts à Ottawa, l’Orchestre de London, en Ontario et plusieurs autres petits ensembles.
8 Qu’est-ce qui vous passionne dans votre métier?
J’aime la musique et j’aime le monde. J’aime être avec mes collègues et mes musiciens et j’adore présenter la musique aux gens. Quand les gens ont une journée médiocre au bureau et ils décident ensuite de venir passer deux heures à nous écouter le soir, c’est notre mission de rendre ça spécial.
9 Est-ce que c’est l’école qui compte le plus dans une formation de chef d’orchestre?
Je dirais que c’est plutôt l’expérience. Le plus important pour notre formation, c’est de passer du temps à faire son métier et d’être souvent sur le podium. L’expérience ne vient pas nécessairement avec les années, mais avec le temps passé à diriger l’orchestre.
10 Comment voyez-vous l’évolution de l’enseignement musical au Québec?
C’est désolant. Juste dans les écoles à Laval, on coupe dans l’enseignement de la musique. Désolé, mais couper dans les cours de musique, ce n’est pas investir dans l’avenir des jeunes. Quelqu’un qui apprend le violon, il apprend à avoir de la discipline et ils ne lâchent pas l’école.
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