La prison pour un prédateur qui sévissait sur Facebook

Par Cédérick Caron
Coupable, d’une trentaine d’accusations en matière de pédophilie, Sandro Tasillo, qui recrutait ses victimes sur Facebook, a pris le chemin du pénitencier pour cinq ans cet après-midi au Palais de justice de Laval.
L’homme de 28 ans qui aurait fait huit victimes dans cette histoire était, entre autres, accusé de possession, distribution et production de matériel pornographique juvénile, de proxénétisme, d’exploitation sexuelle, d’avoir incité des enfants de moins de 16 ans à s’adonner à des gestes sexuels ainsi de leurres informatiques.
Grâce à un faux profil Facebook, le petit Italien qui se faisait passer pour un homme noir bien bâti répondant au nom de Jeff Re, a piégé au moins huit adolescentes. Il leur demandait d’abord des photos d’elle dans des poses explicites en leur promettant de l’argent qui ne leur a jamais remis. Après avoir reçu les clichés, il menaçait de les diffuser à tous leurs contacts si elle ne lui produisait pas des vidéos pornographiques.
Sans jamais poser de gestes physiques à l’endroit de ses victimes, il aurait sévi derrière son ordinateur sur une période de 10 mois entre 2009 et 2010.
De grandes exigences
Dans ses représentations sur sentence, l’avocate de la Couronne, Mélissa Léonard, a rappelé que l’accusé avait des demandes particulières à l’endroit de ses victimes. Il leur a demandé de se filmer en plein ébat sexuel avec un et parfois deux ou trois hommes noirs.
Il a aussi demandé aux adolescentes de refaire certaines vidéos alors qu’il n’était pas satisfait du résultat.
Une des victimes a même dû se filmer faisant une fellation dans une ruelle.
Des vies détruites
En prononçant sa sentence, le juge Gilles Garneau a indiqué à l’accusé qu’il avait commis un crime «excessivement grave».
«Vous vous êtes attaqué à des personnes très vulnérables qui étaient à l’aube de leur vie. Pour certaines, leur vie a été complètement détruite», a mentionné le juge.
Le magistrat a ensuite rappelé qu’une victime avait été violée par trois garçons alors qu’elle s’apprêtait a tourné une vidéo pour l’accusé. «Elle vous a dit qu’elle avait été violée parce qu’elle avait refusé de faire la vidéo une fois devant les garçons et vous, vous lui avez demandé de refaire la vidéo sans quoi vous diffuseriez les photos. Cela démontre un comportement très pervers.»
Les photos de quatre victimes ont été diffusées sur Internet. Une des plaignantes a même dû changer d’école après que la majorité des élèves de l’établissement aye vu les clichés.
Mentionnant que la sentence était une suggestion commune entre la Couronne et la défense, le juge Garneau a indiqué que la peine aurait été plus sévère, n’eût été le travail entrepris en thérapie. Il recommande que cette thérapie se poursuive et que l’accusé continu à prendre ses antidépresseurs. Selon les spécialistes qui ont pris part à ce dossier, l’état dépressif de l’accusé pourrait expliquer en partie son comportement.
En plus de la peine d’emprisonnement, Sandro Tasillo, devra se soumettre à une prise d’ADN, sera inscrit sur le registre des délinquants sexuels à perpétuité et ne pourra pas utiliser un ordinateur pour entrer en contact avec un mineur pour dix ans.
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