Coupable de meurtre : Auclair veut que sa peine soit révisée

Par Cédérick Caron
Condamné à la prison à perpétuité, Yannick Auclair était de retour devant un jury, lundi, pour demander l’autorisation d’adresser une demande de libération conditionnelle avant d’avoir purgé 25 ans de pénitencier comme le prévoyait sa peine initiale.
Reconnu coupable d’avoir assassiné la conjointe de son oncle, Guylaine Leblond, de 36 coups de couteau, l’homme célébrait son 36e anniversaire lors de la première journée des procédures prévue pour deux semaines.
La sélection du jury n’a pris qu’une demi-journée ce qui a permis à l’avocate de M. Auclair, Jacinthe Lanctot, de s’adresser aux jurés en après-midi et de déposer une première preuve. Le volume de cette dernière, un rapport de synthèse de la demande d’admissibilité à une libération conditionnelle, a fait sursauter quelques membres du jury qui a pris le reste de la journée pour lire le document.
«Le jeune homme immature de 19 ans à l’époque est maintenant un homme qui a gagné en maturité et qui est maintenant un père de famille. Nous soumettrons une preuve pour démontrer que M. Auclair a changé», a indiqué Me Lanctot.
«Ce n’est pas un nouveau procès»
La juge Johanne St-Gelais a répété à plusieurs reprises aux cinq hommes et sept femmes qui forment le jury qu’il n’était pas présent pour refaire le procès de l’accusé, mais pour réexaminer le dossier de l’individu et constater les changements qui ont pu s’opérer dans la vie de M. Auclair.
«Vous avez une grande responsabilité envers la société et M. Auclair», leur a rappelé la juge en insistant sur le fait qu’ils devront se baser sur les preuves entendues pendant l’audience et non sur ce qui pourrait avoir déjà entendu.
On se rappellera que le meurtre pour lequel a été condamné M. Auclair a été traité dans le cadre de l’émission «Un tueur si proche», diffusée sur les ondes de Canal D depuis octobre 2010.
Dans son exposé Me Lanctot a rappelé que le jury n’a pas la responsabilité de libéré, M. Auclair. «Si vous acquiescez à cette révision, cela aura pour effet que mon client pourra présenter une demande à la Commission nationale des libérations conditionnelles. C'est elle qui aura pour mandat de déterminer s’il y a droit.
Rappel des faits
Selon ce que le procès et l'enquête policière avaient révélé à l'époque, Yannick Auclair aurait agi sous l'influence de son oncle, Mario Auclair, qui désirait se débarrasser de sa conjointe de 28 ans pour récolter la prime d'assurance-vie.
Le matin du 11 mai 1996, c'est Mario Auclair qui avait téléphoné lui-même aux policiers, soutenant qu'il venait de trouver le corps ensanglanté de sa conjointe derrière le volant de sa camionnette dans l'entrée de leur résidence du secteur Chomedey, à Laval.
La conductrice d'autobus de la Société de transport de Montréal (STM) s'était vraisemblablement fait surprendre alors qu'elle embarquait dans son véhicule pour se rendre au travail.
Mario Auclair avait été condamné une première fois, mais la Cour d’appel avait brisé le jugement alors que ses aveux avaient été jugés irrecevables puisque son droit à l’avocat aurait été bafoué. Il a finalement plaidé coupable en avril 2004 pour écoper d’une sentence de 4 ans de pénitencier.
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