Procès d’Adèle Sorella: la Couronne ne sait pas avec exactitude comment Sabrina et Amanda De Vito ont été tuées

Par Valérie Gonthier\Agence QMI
Le procès d’Adèle Sorella pour le meurtre de ses deux filles à Laval a commencé avec une étonnante déclaration de la Couronne, qui ne connaît pas la cause exacte du décès des enfants.
Vêtues de leur uniforme scolaire, allongées côte à côte sur le sol de leur salle de jeu, Sabrina et Amanda De Vito ont été retrouvées sans vie le 31 mars 2009 en après-midi.
Le drame s’est produit pendant la cavale du père des fillettes, un caïd lié à la mafia montréalaise, ciblé par une des plus grosses opérations policières des dernières années. À cette époque, Sorella, accusée de meurtre au premier degré de ses enfants, était suicidaire, selon la Couronne.
Le décès des deux sœurs âgées de huit et neuf ans est «simultané et inattendu», a indiqué Me Maria Albanese lors de son discours d’ouverture du procès, qui a débuté lundi au palais de justice de Laval devant la juge Carol Cohen.
«Elles ont été assassinées», a ajouté avec assurance la procureure de la Couronne, sans préciser comment.
Mais Me Albanese a donné ce qui pourrait être un indice aux 12 jurés en expliquant qu’une chambre hyperbare se trouvait à l’intérieur du domicile. L’appareil qui administre de l’oxygène sous pression devait servir à soigner la jeune Sabrina, qui souffrait d’un problème d’arthrite juvénile. Sans toutefois s’avancer sur le sujet, l’avocate a mentionné que des experts viendraient expliquer leurs analyses de la chambre hyperbare qui a été saisie.
Amanda et Sabrina De Vito étaient des «petites filles pleines de vie, qui étaient toujours prêtes à aider». Selon Me Albanese, elles adoraient la danse et leur père. Ce dernier, Giuseppe De Vito, sera un témoin de la Couronne, a-t-on appris lundi. Il purge actuellement une longue sentence d’emprisonnement. Il a été arrêté en 2010, suite à l’opération Colisée, après une cavale de quatre ans.
D’ailleurs, Adèle Sorella aurait vécu des moments difficiles durant cette période, soit de 2006 jusqu’au moment du meurtre. Elle aurait tenté de se suicider à plusieurs reprises. Dès sa première tentative de suicide, la mère de l’accusée est allée vivre avec elle, «afin de l’aider, de s’occuper d’elle et des enfants». Le matin du drame, la grand-mère des fillettes leur a fait à déjeuner puis les a préparées pour l’école. Elle aurait ensuite quitté la maison vers 9 h.
Plus tard en journée, le frère de Sorella a reçu un message vocal de cette dernière, qui l’a «grandement inquiété». Rapidement, il s’est dirigé sur les lieux du drame, «où l’horreur l’attendait», a décrit l’avocate de la Couronne. C’est lui qui a fait la macabre découverte.
Le témoignage du technicien en scène de crime Eric Coia doit se poursuivre mardi.