Procès d'Adèle Sorella : un intense appel au 911

Par Valérie Gonthier\Agence QMI
«J’ai besoin d’une ambulance! J’ai besoin d’une ambulance! Je pense qu’elles ont été droguées», a lancé Luigi Sorella à la téléphoniste de la centrale d’urgence.
Il venait de retrouver ses deux nièces Amanda et Sabrina, âgées de huit et neuf ans, inconscientes sur le sol de leur salle de jeu.
Les jurés au procès d’Adèle Sorella, accusée du meurtre prémédité de ses deux filles, ont entendu l’intense appel au 911, logé le 31 mars 2009 à 16 h 37. Durant les cinq minutes qu’a duré l’enregistrement, on entend des gens hurler à l’arrière, rendant la conversation chaotique. Plutôt énervé, M. Sorella tentait tant bien que mal de répondre aux questions demandées par l’intervenant au bout du fil.
«Honnêtement, ce dont j’ai besoin, c’est d’une ambulance. Qu’est-ce que je fais pour les enfants?», s’est-il écrié au téléphone.
«Elles sont mortes! Elles sont mortes», s’époumonait en retrait une femme en détresse.
Luigi était accompagné de son frère Enzo lorsqu’il a fait la macabre découverte. Quelques instants après, leur mère les a rejoints. En entrant dans la maison, M. Sorella a d’abord aperçu ses deux nièces étendues sur le plancher, devant la télévision qui était allumée. Il croyait alors qu’elles dormaient. En s’approchant, il a vu qu’elles avaient le teint bleu et qu’elles ne respiraient pas.
Guidé par l’intervenant du service d’urgence avec qui il parlait au téléphone, il a tenté de faire des manœuvres de réanimation. Puis, les policiers sont arrivés et il a raccroché.
Voix calme
C’est parce qu’il a été alerté par un message vocal que sa sœur lui a laissé sur son cellulaire en après-midi que Luigi Sorella s’est précipité chez elle.
«Dis à maman de ne pas venir à ma maison ce soir. Toi et Nick, vous pouvez venir en soirée», entend-on sur le message que le jury a écouté en matinée.
Sur le message vocal qui dure moins d’une minute, la femme semble très calme et a la voix posée. Pourtant, M. Sorella a dit être très inquiet après l’écoute de ce message.
«J’ai pensé qu’elle était en danger», a-t-il dit à la Cour.
L’homme n’a en effet pas trouvé normal que sa sœur lui dise de venir chez elle avec Nick, qui est son beau-frère.
«On n’a pas l’habitude de se côtoyer. On ne se voit uniquement que pour des affaires familiales», a-t-il expliqué.
Une fois arrivé chez sa sœur, il s’est dit soulagé de constater qu’il n’y avait aucune voiture dans l’entrée. Puis, il a trouvé ses deux nièces assassinées à l’intérieur.