Adèle Sorella coupable

Par Valérie Gonthier/Agence QMI
LAVAL - Adèle Sorella a été trouvée coupable, lundi, du meurtre prémédité de ses deux filles en mars 2009 à Laval. Ce verdict survient à la quatrième journée de délibérations du jury.
Amanda et Sabrina De Vito avaient été retrouvées sans vie le 31 mars 2009. C’est leur oncle Luigi, le frère de l’accusée, qui avait fait la macabre découverte en fin d’après-midi. Les fillettes âgées de neuf et huit ans étaient étendues l’une à côté de l’autre, sur le sol de leur salle de jeu.
Les premiers policiers qui sont intervenus sur les lieux ont dit en cour que les corps des enfants avaient l’air d’avoir été «déposés là». À ce moment, la mère était introuvable. Elle a été arrêtée dans la nuit, après une sortie de route. Elle a ensuite été accusée des meurtres prémédités de ses filles.
Cause de décès indéterminée
Lors du procès, les jurés ont appris qu'il était impossible de déterminer avec certitude la cause du décès des enfants. La Couronne a privilégié la thèse voulant qu’elles soient mortes par privation d’air, dans une chambre hyperbare.
Si l'appareil n'est pas en fonction et que les fermetures éclair sont fermées, il devient donc un espace en vase clos. Les fillettes auraient manqué d'air au bout de 90 minutes, a témoigné un chimiste. Adèle Sorella avait acheté la chambre hyperbare en 2008, pour traiter les problèmes d'arthrite juvénile de la plus jeune de ses filles, Sabrina.
Mais lors de leurs délibérations, les jurés n’avaient pas à s’entendre sur la cause de décès des enfants. Ils devaient par contre être unanimes quant à la responsabilité d’Adèle Sorella. Ce verdict de culpabilité laisse donc croire que les 12 jurés ont été convaincus hors de tout doute raisonnable que la femme avait, de façon préméditée, tué ses enfants.
Ils devaient choisir entre quatre verdicts : coupable de meurtres prémédités, coupable de meurtres non prémédités, coupable d'homicides involontaires ou l'acquittement.
Suicidaire
Adèle Sorella a été dépeinte en cour comme une femme vulnérable et suicidaire. Elle a en effet tenté de s'enlever la vie à trois reprises. Sa première tentative est survenue à peine 48 heures après la disparition du père des enfants. Ciblé par l'opération Colisée en 2006, Giuseppe De Vito est parti en cavale. Toujours en fuite lors du décès de ses filles, De Vito a appris la tragique nouvelle en écoutant la radio, a-t-il témoigné en cour. Il a été arrêté en 2010 et purge présentement une peine de 15 ans de prison pour trafic de cocaïne.
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