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Une ado sauve une vie d’instinct et de sang-froid

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13 novembre 2013
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Par Claude-André Mayrand
LAVAL - 

Laurence Dumont, de Mirabel, et Joëlle Lamarche (photo ci-contre), de Laval, ne se doutaient pas que leurs destins se croiseraient en allant déjeuner au même restaurant de Sainte-Dorothée, un mercredi du début du mois de juillet dernier.

Victime d’un malaise cardiaque alors qu’elle était attablée au restaurant Tutti Frutti du Méga-centre Notre-Dame, Joëlle Lamarche, 46 ans, a vu la mort de près.

N’eut été de l’intervention de Laurence Dumont, 15 ans au moment des faits et en arrêt pour déjeuner alors qu’elle s’en allait magasiner à Montréal avec son père Denis, la Lavalloise serait peut-être aujourd’hui décédée.

En formation pour devenir sauveteuse nationale, l’adolescente de Mirabel venait de compléter ses cours de réanimation.

«On venait de commander nos cafés. J’entendais une madame crier à répétition ‘‘Joëlle, réponds-moi’’ et j’ai vu une madame couchée par terre», raconte Laurence.

Personne ne s’affolait dans le restaurant et une serveuse tentait de réanimer la cliente.

«Je voyais qu’elle ne le faisait pas assez fort et je me suis levée pour aller prendre sa place, poursuit l’adolescente qui étudie à la polyvalente Saint-Jérôme. J’ai commencé les compressions [massage cardiaque] et les ai poursuivies jusqu’à temps que les ambulanciers arrivent. Elle était devenue de couleur bleutée et elle semblait ronfler.»

«Les poumons sont comme une pompe, donc le massage cardiaque crée une pression à force de les compresser et elle ronflait car elle commençait à s’oxygéner. Elle n’est pas revenue, mais Laurence maintenait son cœur et ses poumons actifs», ajoute Denis Dumont, un père fier de sa fille.

Un gros choc

«Les ambulanciers sont arrivés cinq à sept minutes après et ils m’ont relevée», précise Laurence.

Sous le choc et en larmes, la jeune fille s’est éloignée de la scène.

«L’adrénaline est tombée et je ne sentais plus mes jambes.»

Son père la dirigea alors vers la voiture et le duo allait quitter incognito si Laurence n’avait pas réalisé que son cellulaire se trouvait encore dans le restaurant.

«Une policière gardait la porte et m’empêchait d’entrer, explique Denis Dumont. Je lui ai expliqué la situation et je l’ai invitée à aller réconforter Laurence.»

L’appétit coupé, les Dumont ont tout de même été faire leurs courses à Montréal et à leur retour chez eux, à Mirabel, un message d’un policier lavallois les attendait.

«On nous avisait que la madame avait un pouls à l’hôpital et qu’elle respirait, explique Denis Dumont. Ils félicitaient Laurence pour son intervention.»

Comme les premières minutes sont les plus importantes, l’intervention de Laurence a probablement sauvé la vie de Joëlle Lamarche.

«Je me suis dit qu’il fallait que j’y aille, sans trop réfléchir», affirme l’adolescente.

Questionnée à savoir si elle se considérait comme une héroïne, Laurence hésite.

«Je suis contente d’avoir aidé quelqu’un à survivre, mais je ne suis pas une héroïne», confie avec modestie celle qui n’aime pas attirer l’attention.

«Elle fait maintenant partie de ma vie»

Cinq mois plus tard, Joëlle Lamarche croit encore qu’il n’y aura jamais assez de mercis pour des gens extraordinaires comme Laurence et Denis Dumont.

«C’est grâce à Laurence que je suis encore en vie et que je m’en suis aussi bien sortie, affirme celle qui n’a aucun souvenir de la scène. Il y a maintenant un lien très fort entre nous et elle fait partie de ma vie.»

La résidente de Sainte-Dorothée, qui ne va jamais déjeuner au restaurant habituellement, ne conserve comme séquelles de son malaise que de légers problèmes de mémoire.

«Je reconnais des enfants ou des parents que je croise à l’école, mais je n’arrive pas à les identifier», explique l’éducatrice à l’école Pierre-Laporte, qui reprendra le travail le 21 novembre.

Des parents à qui elle raconte son histoire veulent tous inscrire leurs jeunes à des cours de premiers soins.

«C’est bon pour tout le monde et je crois que tous devraient avoir une base pour réagir dans des situations du genre», confie celle qui compare son été 2013 à un black-out.

Pour «boucler la boucle», Joëlle et Laurence se sont revues le 8 septembre dernier au Tutti Frutti où se sont déroulés les évènements pour un déjeuner qui a été très émotif, selon leurs dires.

Laurence Dumont devait recevoir une mention honorifique de la police de Laval le mardi 12 novembre. La remise du prix a finalement été déplacée au mois de mai 2014.

«Elle le mérite, conclut avec émotions Joëlle Lamarche. Elle m’a sauvé la vie.»

 

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