La tutelle de Montréal et Laval doit être envisagée selon la CAQ

Par Jean-Luc Lavallée\Agence QMI
Le député de la Coalition avenir Québec (CAQ), Jacques Duchesneau, conseille au maire de Montréal Gérald Tremblay de se retirer. Son chef, François Legault, ne va pas aussi loin, mais il l’invite à y «penser sérieusement», questionnant son «autorité morale» et celle du maire de Laval.
M. Duchesneau, député caquiste, a déjà lui-même fait l’objet d’allégations concernant le financement de son parti politique municipal, en lien avec sa candidature à la mairie de Montréal en 1998. Il avait dû se retirer temporairement de l’Unité anticollusion qu’il dirigeait, le temps qu’on fasse la lumière sur cette affaire.
Il invite le maire de Montréal, dont le parti a été éclaboussé à la commission Charbonneau, à suivre son exemple. «Y’a pas si longtemps, en novembre 2010, on m’accusait de toutes sortes de choses et je pense que j’ai eu la décence de me retirer, d’être blanchi, et je suis revenu plus fort alors c’est peut-être un conseil que je donne… », a-t-il déclaré, mardi matin, à l’entrée du caucus des députés de la Coalition avenir Québec.
Examen de conscience
Questionné lors d’un point de presse à ce sujet, le chef caquiste François Legault a indiqué que le maire de Montréal Gérald Tremblay et celui de Laval, Gilles Vaillancourt (qui aurait touché une «cote» de 2,5% sur les contrats municipaux selon l’entrepreneur Lino Zambito) devraient se livrer à un «sérieux examen de conscience avec tout ce qu’on a entendu au cours des derniers jours» à la commission Charbonneau.
François Legault a joué de prudence, refusant de faire siennes les déclarations de Jacques Duchesneau ou encore de réclamer ouvertement la démission de Gérald Tremblay, comme le souhaite Québec solidaire. Même chose pour le maire de Laval. «Je pense que leur crédibilité est fortement affectée, mais on ne peut pas aller plus loin que ça avec les règles qu’on a en place actuellement», a-t-il répondu, ajoutant toutefois qu’ils «n’ont plus beaucoup d’autorité morale».
«Disons que je suis très content qu’il y ait des élections municipales prévues dans la prochaine année. Ça va permettre aux citoyens de juger ces personnes, mais entre-temps, il doit y avoir des mesures proposées par le gouvernement», a-t-il renchéri.
Mise sous tutelle?
Malgré la crise de confiance majeure qui ébranle les villes de Montréal et Laval, il faut détenir des preuves solides contre un élu pour l’empêcher de rester en poste, a insisté M. Legault. Rappelons que Gérald Tremblay et Gilles Vaillancourt ne font face à aucune accusation criminelle. Comment agir dans un tel contexte? Toutes les options doivent être envisagées, incluant la tutelle, selon François Legault. «Je pense qu’à ce moment-ci, il ne faut pas rien écarter.»
Le gouvernement Marois n’écarte pas la tutelle. Mais le ministre des Transports et des Affaires municipales, Sylvain Gaudrault, a confirmé que cette solution extrême n’est «pas envisagée pour l’instant».
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