Le conseiller Trottier dénonce les nominations «partisanes»

Par Ghislain Plourde
Le conseiller indépendant de Fabreville, Michel Trottier, dénonce les nominations, qu’il qualifie de politiques et partisanes, faites par le comité exécutif de la Ville de Laval en place depuis novembre dernier.
L’élu de Fabreville a relevé, en date du 11 février, 63 nominations de conseillers municipaux qui occuperont des responsabilités additionnelles. De ce nombre, une seule concerne un conseiller ne faisant pas partie du Mouvement lavallois (ML), la formation majoritaire au conseil municipal. L’indépendant Jacques Saint-Jean siège au Comité sport de glace.
Les représentants d’Action Laval (AL), Paolo Galati et Aglaia Revelaki, tout comme Michel Trottier, n’ont toujours rien obtenu. Ce dernier déplore cette situation. «C’est dommage, car ça ne pose pas de nouveau regard, de point de vue qui pourrait apporter un éclairage plus complet sur certains dossiers», dit-il.
De plus, il ajoute que le CE a nommé deux proches du parti, d’ex-candidats du ML (Jean-François Paquet et Éric Morasse) comme représentants citoyens sur des comités. Le premier a été candidat du parti en 2009, tandis que le second a représenté le ML, dans Saint-Vincent-de-Paul, à la dernière campagne.
Réforme à l’exécutif
Le conseiller Trottier suggère aussi l’addition de conseillers associés au comité exécutif (CE).
«Dans le contexte actuel de la transparence, ne serait-ce que pour obtenir des avis contrastants, un représentant indépendant et du parti Action Laval (AL) au sein du CE., avec ou sans droit de vote, amènerait un éclairage différent. Le Mouvement lavallois (ML) demeurerait tout de même majoritaire», suggère Michel Trottier, ajoutant que l’ex-mairesse Martine Beaugrand avait eu recours à cette méthode durant son court règne.
Le conseiller de Fabreville s’inquiète également des changements apportés à l’organisation de Laval Technopole depuis les dernières semaines. Outre l’arrivée de David De Cotis, à titre de président du comité exécutif du bras économique de la Ville de Laval, on a ajouté la conseillère Virginie Dufour et quatre nouveaux administrateurs au conseil d’administration (C.A.) en plus d’effectuer des changements aux mandats des décideurs.
Le conseiller municipal se pose beaucoup de questions. «On devrait retrouver là ceux qui sont «top niveau» en matière d’économie. Est-ce le cas? Sans vouloir diminuer les compétences des gens nommés, lorsque je regarde leur profil, auraient-ils pu se retrouver au C.A. de Laval Technopole sans leur affiliation politique au parti au pouvoir?»
Michel Trottier, qui a amené cette question des nominations au dernier conseil municipal, dresse un parallèle entre l’actuelle administration Demers et la précédente. «Moi ce que je vois là, c’est comme un Parti PRO #2, mais à 17. Le seul élément qui ait changé, c’est qu’un conseiller peut maintenant poser des questions durant l’assemblée.»
Le politicien de Fabreville conclut en parlant de «retour d’ascenseur». «C’est assez pathétique de voir ce mouvement-là se mettre en place surtout lorsqu’on vient de voter un Code d’éthique, de déontologie, qui insiste sur le fait de ne pas se mettre en conflit d’intérêts, d’être transparent.»
Action Laval partage le point
Le chef du parti d'opposition, Action Laval (AL), Jean Claude Gobé, trouve lui aussi démesurée cette vague d’affectation.
«C’est normal qu’il (C.E.) nomme des gens de son équipe. Cependant, la situation actuelle est exagérée. On en nomme à trois ou quatre postes. Ce sont les affaires de la Ville et on devrait en répartir à tous en tenant compte du pourcentage de voix obtenues lors du scrutin de novembre dernier», croit-il.
Réactions du maire
Lors de son assermentation en novembre dernier, le maire de Laval, Marc Demers, avait confié qu’il pourrait confier des tâches supplémentaires aux élus de l’opposition et indépendants «une fois que nous aurons appris à nous connaître», avait-il précisé.
Au cabinet du maire, on précise que les nominations sont faites graduellement selon les compétences et le profil de chaque conseiller.
«Le maire a fait preuve d’une grande ouverture en nommant le conseiller indépendant Jacques St-Jean à un comité municipal. M. Saint-Jean a démontré par son comportement et son attitude qu’il souhaitait faire œuvre utile en agissant de manière constructive pour le meilleur intérêt des citoyens de son district et de tous les Lavallois», a fait savoir le directeur des relations publiques du cabinet du maire, François Brochu.
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