Le maire émet des réserves

Par Christopher Nardi
Quelques jours après l’approbation de l’Office national de l’énergie (ONÉ) du renversement du flux du pipeline 9B d’Enbridge, qui passe par la portion est de Laval, le maire Marc Demers a toujours certaines réserves par rapport au projet.
M. Demers affirme que la Ville a déposé un mémoire lors des consultations de l’ONÉ qui contenait trois revendications envers Enbridge. Celles-ci auraient pour but de mieux prévenir d’éventuelles fuites.
«Le projet est inévitable et, dans cette optique [on voulait trouver] comment le rendre plus acceptable, explique le maire. J’aurais préféré qu’il ne passe pas sur le territoire de la Ville de Laval, mais ce n’est pas à moi de décider.»
L’administration municipale demande que :
1. Il y ait ajout d’au moins trois valves de contrôle sur le pipeline à ou autour de Laval.
2. L’information de ce qui circule dans le pipeline soit disponible en direct à tout moment.
3. Les frais associés au projet encourus par Laval soient assumés par la compagnie, en plus du fonds des risques.
Toutefois, plusieurs mois après le dépôt du mémoire de la ville, le maire dit qu’il n’a toujours pas de réponse de la part de l’entreprise albertaine. Cela soulève quelques inquiétudes chez l’administration municipale, qui espère que la direction d’Enbridge ne fera pas la sourde oreille aux municipalités.
«Je ne suis pas à l’aise avec le fait qu’on n’a pas encore eu de réponses à nos questions à ce jour», de dire M. Demers.
Le maire dit que la Communauté métropolitaine de Montréal, qui regroupe des représentants de plusieurs municipalités, devra prendre une position formelle envers la décision de l’ONÉ dans un avenir proche.
Deuxième inversion
Le pipeline, construit dans les années 1970 dans le but de relier Montréal à Sarnia, en Ontario, a déjà vu son flux inversé dans les années 1990 afin d’accommoder l’augmentation des importations pétrolières au Canada.
Toutefois, en raison de l’expansion rapide de l’industrie pétrolière albertaine depuis 2000, les compagnies canadiennes exigent maintenant que le pipeline soit transformé en moyen de transport afin d’acheminer leurs produits vers la côte est.
L’ONÉ a approuvé le projet le 6 mars dernier, mais a également imposé 30 conditions à l’entreprise afin de rendre le pipeline plus sécuritaire.
La compagnie devra notamment vérifier l'intégrité de son pipeline. «Enbridge doit corriger toutes les anomalies présentes dans les tronçons du pipeline entre Sarnia et Montréal», lit-on dans la décision de l’office.
En plus d’inverser le flux du pipeline, Enbridge compte aussi augmenter le débit quotidien de 25 %, soit à 300 000 barils par jour, comparativement à 240 000 à l’heure actuelle.
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