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Le PQ brandit la charte contre l’intégrisme

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31 mars 2014
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Par Régys Caron\Agence QMI
LAVAL - 

Le ministre sortant Bernard Drainville compare la charte de la laïcité proposée par le Parti québécois (PQ) à la loi 101 qui a été adoptée par le gouvernement de René Lévesque en 1977.

 

Si la loi 101 sert à éviter le recul du français, la charte des valeurs doit contenir les avancées de l’intégrisme religieux, disent les péquistes.

«On décidé il y a 40 ans de se donner le français comme langue commune. Avec la charte des valeurs, on est dans le prolongement de la loi 101. Dans le fond, la charte de la laïcité, c’est la loi 101 des valeurs», a plaidé Bernard Drainville à l’occasion d’un «brunch laïque» devant quelques dizaines de militants, dimanche matin, à Laval. À une semaine de l’élection du 7 avril, le PQ revient sur le front de la charte de la laïcité, qu’il tente de lier à la Charte de la langue française.

«On ne veut pas retourner aux années libérales, où c’était bar ouvert. Peu importe la demande d’accommodement, elle était toujours acceptée, même quand ça remettait en question l’égalité entre les hommes et les femmes. On ne peut plus accepter que des personnes se présentent dans notre réseau de la santé en disant : “je refuse d’être soigné par toi parce que tu es une femme, infirmière ou médecin.” (…) Il faut dire : “assez c’est assez.” On est tannés de reculer sur des choses importantes. L’élection du 7 avril nous donne la chance de dire : “assez c’est assez”», a martelé le député sortant de Marie-Victorin.

Danger

En plus de son ministre parrain de la charte, Pauline Marois avait mobilisé Djemila Benhabib, candidate dans Mille-Îles, et l’auteure Janette Bertrand, présidente du mouvement des Janette. La militante pour les droits des femmes a dit avoir décidé de s’impliquer dans la campagne électorale après avoir regardé le dernier débat des chefs au réseau TVA.

«Après avoir vu les face-à-face, je me suis dit ça n’a pas de sens. La charte risque de ne pas passer (…) Je suis avec Mme Marois pour une seule raison, il ne faut pas qu’on recule (…) Il faut que la loi 60 (charte de la laïcité) passe. Est-ce qu’il faut attendre une crise pour agir? On nous dit, en médecine, qu’il faut faire de la prévention. On pense qu’il y a un danger qui existe. C’est dangereux, alors prévenons en ayant une charte», a souhaité la femme âgée de 89 ans, qui dit s’être battue toute sa vie pour défendre l’égalité homme femme.

Mme Bertrand a signifié que certaines personnes au sein des communautés religieuses, dont les intégristes musulmans, procèdent par des demandes d’accommodement en apparence banales ou inoffensives.

«J’habite à Villeray. Il y a une piscine et j’y vais une fois par semaine faire de l’aquagym. Arrivent deux hommes, ils sont décus, il y a deux femmes (dans la piscine), ils s’en retournent. Imaginons qu’ils s’en vont voir le propriétaire, très heureux (…) C’est les étudiants de McGill riches qui sont là, ils demandent d’avoir une journée. Ils paient. Et là, dans quelques mois, c’est eux qui ont la piscine tout le temps. C’est ça le grugeage. C’est de ça dont on a peur, et c’est ça qui va arriver s’il n’y a pas de charte», a exposé Mme Bertrand.

Théocratie

Auparavant, Djemila Benhabib avait évoqué l’intégrisme religieux qui prévalait en Algérie où «il n’était pas facile d’être femme». Elle a comparé son pays d’origine à l’Arabie Saoudite.

«L’Algérie n’était pas l’Arabie Saoudite, un pays qui pend les mal-pensants, un pays qui décapite les poètes, qui institutionnalise les violences et les discriminations à l’égard des femmes (…) Mon destin en Algérie a été meilleur, mais j’ai goûté un petit peu à ce qu’est l’intégrisme. Aujourd’hui, j’ai la conviction profonde que même les orties ne peuvent pas pousser dans une théocratie», a-t-elle déclaré.

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