Mourir dans la dignité : deux députés lavallois votent contre

Par Claude-André Mayrand
Les députés libéraux de Chomedey et de Laval-des-Rapides, Guy Ouellette et Saul Polo, ont voté contre le Projet de loi 52 concernant les soins de fin de vie lors du vote libre tenu à l’Assemblée nationale, jeudi le 5 juin.
Seuls 22 des 125 députés élus le 7 avril dernier, tous du Parti libéral du Québec, se sont opposés à l’adoption de Mourir dans la dignité, un projet de loi mis de l’avant par le gouvernement provincial en 2009.
Il établit les conditions qui permettent à une personne d’obtenir de l’aide médicale à mourir et les critères qui doivent être respectés avant que le médecin puisse aider un malade à assouvir ses souffrances.
«Le point de vue de mes citoyens est important et le respect de ma population est mon critère de base, a confié Guy Ouellette en entrevue. Mon vote contre le projet de loi reflète la position de mes électeurs de Chomedey. M. Couillard a demandé un vote personnel, mais ce sont les citoyens que l’on représente et on a tendance à l’oublier.»
Pour Saul Polo, c’est un projet de loi qui se rapporte à la valeur suprême, celle de la vie humaine. Dans un discours à l’Assemblée nationale, il a confié que plusieurs citoyens l’avaient interpelé sur le sujet.
«L’adoption du projet de loi pourrait être interprétée comme une échappatoire à la mise en place d’une gamme de soins de vie plus appropriée, a-t-il exprimé. Les citoyens souhaiteraient voir nos priorités s’orienter vers l’amélioration des soins.»
Le député de Laval-des-Rapides a parlé des mesures déjà en place.
«L’acharnement thérapeutique est interdit par le Code civil du Québec. Des patients peuvent refuser des traitements lorsqu’ils considèrent avoir atteint leurs limites et ils peuvent avoir recours à des sédatifs à forte dose pour soulager leurs douleurs. La dignité humaine est respectée par la législation actuelle», ajoute-t-il.
Important d’agir
Le député de Fabre, Gilles Ouimet, est au nombre des 94 députés à avoir voté en faveur de Mourir dans la dignité.
«Je pense que le projet de loi 52 constitue une réponse adéquate à une réalité qui est vécue quotidiennement par des Québécois qui, malheureusement, sont confrontés à cet épisode de fin de vie, et pour les familles et le personnel médical qui les accompagnent et qui ont la difficile tâche de vivre ces situations-là sans un encadrement législatif adéquat, a expliqué, au Salon bleu, le député, le 4 juin. Nous ne pouvons plus tourner le dos à cette réalité qui est difficile, que souvent nous ne voulons pas voir, mais qui existe.»
Jean Habel (Sainte-Rose), Jean Rousselle (Vimont) et la ministre Francine Charbonneau (Mille-Îles) ont eux aussi appuyé le projet de loi 52, qui était soumis à un vote libre à l’Assemblée nationale.
Le projet de loi devrait être appliqué d’ici 18 mois par le gouvernement Couillard.
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