Les bloquistes lavallois divisés

Par Ghislain Plourde
L’élection de Mario Beaulieu à la tête du Bloc québécois (BQ) a créé une onde de choc dans les derniers jours. Le ralliement espéré de tous les membres derrière leur nouveau chef ne s’est pas encore concrétisé à Laval comme dans plusieurs régions du Québec.
Le discours enflammé du nouveau chef et, surtout, certaines de ses déclarations, ont provoqué une mini tempête au sein de la formation souverainiste à Ottawa. Certains membres, militants et présidents d’association, comme Gilles Duceppe par exemple, ont annoncé qu’ils quittaient le navire.
Sur l’île Jésus, la situation n’est pas différente d’ailleurs. Mario Beaulieu jouit de l’appui de certains, tandis que d’autres émettent des réserves.
«On va donner la chance au coureur. Il a été élu clairement, démocratiquement. Les règles dans notre système sont ainsi établies. Je n’ai aucune attente, pour le moment, je verrai lorsque je lui parlerai», a indiqué Mohamedali Jetha, qui présidait la circonscription de Marc-Aurèle Fortin dans le passé et qui occupe les mêmes fonctions pour le nouveau comté de Sainte-Rose.
«Pour moi, la candidature de Mario Beaulieu, qui provenait de l’extérieur du parti, était une très bonne chose. Vous savez, on a un examen important à faire après l’échec de 2011 et les solutions ne peuvent venir uniquement de l’interne. Il a été élu démocratiquement et la promotion de l’indépendance, il en fait un enjeu clair sans ambivalence», affirme, de son côté, Robert Carrier, qui pilote la circonscription d’Alfred Pellan, neutre durant la campagne.
Dans le nouveau comté qui s’appellera Vimy (qui porte le nom actuel de Laval), la présidente France Desroches se rallie à son nouveau chef bien qu’elle ait favorisé au départ la candidature d’André Bellavance.
«Faut faire avec, il a été choisi par une majorité de nos membres et la démocratie s’est exprimée. Il mérite notre soutien. J’espère seulement qu’il saura rassembler les dissidents, on va espérer», dit-elle, ignorant si plusieurs militants ont le même sentiment qu’elle à propos du nouveau dirigeant bloquiste.
L’ancienne députée Nicole Demers appuyait, elle aussi, l’adversaire de Mario Beaulieu. Elle reconnaît d’immenses qualités au nouveau chef, mais exprime tout de même des bémols sur ses aptitudes à être chef.
«C’est une très bonne personne, engagée et passionnée et qui a fait beaucoup pour le Mouvement Québec français, entre autres. Néanmoins, je ne suis pas certaine qu’il est le bon chef pour mener le BQ à la prochaine élection. Je ne sais pas s’il est pleinement conscient du mandat qui l’attend. J’ignore s’il réalise tous les accomplissements passés du parti et ce qu’il reste à faire à Ottawa. Je lui souhaite la meilleure des chances», déclare-t-elle tout en précisant qu’elle se donne environ trois mois pour réfléchir à son engagement au sein du BQ.
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