Ultimatum de Québec à Laval et Longueuil
Le maire Demers n'entend pas céder à la menace
Le maire de Laval, Marc Demers, estime que les propos du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, correspondent en tout point à une menace de mise en tutelle de Québec sur sa ville.
«La teneur et le ton des propos du ministre Moreau sont totalement inadmissibles. Ce n’est pas digne de sa fonction, c’est anti-démocratique. Je crois que le premier ministre doit intervenir pour rétablir la confiance entre les parties et s’assurer que le pacte fiscal est respecté», a déclaré le maire de Laval.
Celui-ci précise que «la seule erreur commise» par son administration fut «d’être transparent auprès de la population alors que le gouvernement provincial voulait piger 300 M $ dans les coffres municipaux.»
Le maire Demers a précisé que les Lavallois «se sont fait trop souvent mentir dans le passé».
Pour justifier le surplus accumulé de 117 M $, le maire Demers a ajouté «qu’il s’agit de l’argent payé par les Lavallois pour des services auxquels ils n’ont pas eu droit», mettant ici en relief l’important déficit des infrastructures de la municipalité.
Soutien
L’ensemble des membres de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) ont fait une sortie commune dénonçant l’ultimatum, lancé mercredi, par le ministre Moreau aux villes de Laval et Longueuil de refaire leur budget pour revoir à la baisse les hausses de taxes prévues (3,2 % à Laval, 3,9 % à Longueuil).
Si rien n'est fait, le ministre Moreau menace de couper les tranferts destinés à ces deux municipalités et de "rembourser" directement les contribuables.
La présidente de l’UMQ et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy, a parlé d’ «une ingérence sans précédent dans les affaires des villes et un manque de respect envers la démocratie municipale».
Le 1er vice-président de l’UMQ et maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny, a plaidé que les surplus en coffre sont «un signe de bonne gestion». Il rappelle qu’au Québec les surplus représentent environ 7 % des revenus totaux des villes alors qu’ils constituent en moyenne 16 % des revenus totaux des villes en Ontario.
Le 2e vice-président de l’UMQ et maire de Victoriaville, Alain Reyes, a été estomaqué par les propos du ministre Moreau.
«C’est du jamais vu, c’est d’une autre époque complètement. C’est un affront à la démocratie locale à la veille des négociations pour le prochain pacte fiscal.»
La mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, a parlé du ministre Moreau comme quelqu’un «qui flirte avec l’abus de pouvoir».
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