EXCLUSIF: Une embauche à l’opposition lavalloise qui a suscité des questions
EXCLUSIVITÉ
L’embauche pour une mois d’une stratège libérale au cabinet de l’opposition officielle à la Ville de Laval, l’été dernier, a fait l’objet de vérifications de la part de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), a appris L’Écho de Laval de source sûre.
Impossible, cependant, de savoir si la division de la Sûreté du Québec (SQ) a ouvert ou non une enquête après que ce dossier lui ait été refilé par le nouveau Bureau de protection de l’intégrité et de l’éthique municipale puisque l’UPAC ne confirme ou n’infirme jamais ce type d’information.
En juin dernier, le cabinet de l’opposition officielle a procédé à l’embauche de Josée Lacoursière qui œuvrait, auparavant, comme coordonnatrice régionale pour le Parti libéral du Québec (PLQ).
Selon le document de nomination consulté par L’Écho elle fut recrutée pour agir à titre de conseillère spéciale à un salaire annuel de base de 65 000 $. Un fait confirmé par Jean Désautels, l’ancien chef du cabinet de l’opposition, chargé à l’époque de la gestion de ce dossier.
«Nous avions engagé Mme Lacoursière pour un poste en relation avec les citoyens, un emploi qu’elle a occupé durant un mois. Nous avons réévalué nos besoins et avons déterminé que ce poste n’était plus nécessaire.», a-t-il confirmé.
La principale intéressée confirme, de son côté, avoir quitté son poste en raison d’une opportunité professionnelle qu’elle ne pouvait refuser.
«On a insisté pour que je retourne travailler auprès des gens que je connaissais en politique provinciale. J’ai donc quitté M. Gobé pour me joindre à l’équipe du whip du gouvernement (Stéphane Billette) emploi que j’occupe toujours en ce moment», a indiqué Josée Lacoursière à L’Écho de Laval.
Elle prend soin d’ajouter au passage qu’elle continue de contribuer «bénévolement » auprès de l’opposition lavalloise à l’occasion.
La dame a travaillé, très exactement, pour le cabinet de l’opposition du jeudi 5 juin au samedi 5 juillet. «Nous avons convenu des termes de l’entente. Vous savez en politique on ne travaille pas du lundi au vendredi entre 9 h et 17 h. Elle était payé à la semaine», a pris soin de préciser Jean Désaultels.
Pour ces quatre semaines de travail, on a donné environ 6 000 $ en allocation de départ à Mme Lacoursière.
Climat houleux
Au moment du passage de la stratège libérale au cabinet de l’opposition, le climat était loin d’être au beau fixe au sein de la formation politique.
«Il y a eu des choses houleuses à mon arrivée, mais ce n’était pas à moi de gérer ça», a-t-elle précisé.
Ces tensions chez Action Laval, à l’été dernier, ont notamment été causées par l’engagement et les conditions d’embauche de Josée Lacoursière.
En effet, le conseiller désigné de l’époque, Paolo Galati, a confirmé qu’il n’avait pas été informé du recrutement de madame.
«Je l’ai vu, je ne savais pas qu’elle avait été engagé et je n’ai pas autorisé son embauche», a-t-il dit à L’Écho de Laval.
L’élu Galati a, pourtant, exercé la fonction jusqu’en date du 7 juillet, une information confirmée par la Ville de Laval.
Or, le document de nomination de Mme Lacoursière a été approuvé, le 16 juillet seulement, par celle qui a pris la relève à titre de conseiller désigné soit Aglaia Revelakis.
Rappelons que Paolo Galati s'est fait montrer la porte de sortie du parti Action Laval quelques semaines après qu'on lui ait retiré le titre de conseiller désigné.
Les autorités avisées
Cette situation pour le moins particulière a été portée à l’attention du Bureau de protection de l’intégrité et de l’éthique municipale.
Le Bureau a pour mandat d’assurer la protection de l’intégrité et de l’éthique de l’appareil municipal et de ses employés, en faisant échec à la collusion, la malversation et l’ingérence politique à des fins partisanes, et à tout comportement répréhensible dans l’administration et la gestion des fonds publics dans tous les services municipaux.
Son mandat consiste également à promouvoir l’éthique, la probité et le respect des valeurs de la Ville. Le Bureau transfère à l’UPAC les informations de nature criminelle qui ne relèvent pas du niveau de service du Service de police de Laval, telles que les enquêtes relatives à la collusion, à la malversation et à la corruption.
C’est ainsi que dans le cas présenté un peu plus haut dans l’article, le Bureau a jugé que ce n’était pas de son expertise.