Zones inondables à Laval: les cotes de crues rétablies au niveau de 1995
La Ville de Laval a remporté son pari sur la question des cotes de crues. En litige avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC) sur le dossier, voilà que la ville obtient le feu vert pour son projet de règlement qui rétablit les cotes à leur niveau de 1995 pour les rivières des Mille Îles et des Prairies.
Cela signifie, en pratique, que plus de 700 demeures qui s’étaient retrouvées en zone réputée fréquemment inondable, 0-20 ans, par le décret de juillet 2013 sont soustraites de ce secteur et replacées dans la zone de récurrence 0-100 ans.
«Le premier chapitre est clos avec succès grâce à l’appui des gens du Comité des citoyens de Laval-Ouest (CCLO), qui nous ont été d’un grand aide, ainsi que de la députation provinciale lavalloise (la ministre Francine Charbonneau et les députés Jean Habel, Gilles Ouimet et Guy Ouellette) qui nous a épaulé dans le dossier», a déclaré le maire de Laval, Marc Demers.
Celui-ci a indiqué que le travail fait par la Ville aura «des impacts majeurs sur les municipalités limitrophes», entre autres. À ce sujet, il mentionne avoir reçu les félicitations de son homologue de Saint-Eustache, Pierre Charron.
La Ville de Laval, qui a investi plus de 1 M $ en expertise pour prouver son point, s’attaque maintenant à l’autre gros morceau du différend qui l’oppose au MDDELCC soit d’obtenir des assouplissements règlementaires additionnels pour les résidents qui demeureront dans la zone du 0-20 ans.
«Le conseiller Borne (Nicolas), le député Ouellette (Guy) et le CCLO se sont déjà mis à la tâche afin que notre projet de règlement, qui permettra une plus grande permissivité au niveau des aménagements possibles dans le 0-20 ans, soit le fruit de la réflexion des citoyens, des élus municipaux et provinciaux.»
La Ville estime qu’environ 2000 bâtiments se retrouvent dans la zone concernée. Cependant, la contrainte imposée par le décret de 2013 n’affectait pas l’ensemble de ces bâtisses.
Réactions
«Le CCLO accueille favorablement cette décision de Québec. Néanmoins, il reste toujours l’allègement de la règlementation pour les propriétaires dans le 0-20 ans qui subissent des préjudices en raison des contraintes actuelles. On espère que ça se réglera rapidement. On aimerait, aussi, que le relevé topographique maintenant exigé ne soit plus au fardeau du citoyen», a indiqué Jeanne Tremblay, présidente du CCLO.
Rappel des faits
Le MDDELCC (alors connu sous l’abréviation MDDEP) avait imposé un décret à l’été 2013 afin que la Ville de Laval respecte les cotes de crues 2005 déterminées par le Centre d’expertise hydrique du Québec pour les rivières des Mille Îles et des Prairies.
À cette époque, l’ultimatum de recourir à un décret planait depuis longtemps sur l’administration municipale. D’ailleurs, l’ex-maire Vaillancourt avait confié à L’Écho de Laval qu’il avait refusé à trois reprises de se soumettre à l’ordre du MDDEP. La mise en tutelle de la Ville, entre juin et décembre 2013, avait sans doute facilité la décision du ministre de l’Environnement d’agir par arrêté.
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