Retombées économiques de la Place Bell questionnées

Par Salle des nouvelles
Les conseillers municipaux du Parti Laval, Jean Coupal et le chef intérimaire de la formation Michel Trottier, contestent les retombées économiques de la Place Bell, annoncées avec enthousiasme lundi par le maire Marc Demers.
Manque d’information
Les conseillers municipaux dénoncent le manque de transparence dans le projet de la Place Bell qui coûtera 200 millions, dont plus de 122 millions aux frais des contribuables lavallois. Depuis l’annonce du projet, les détails financiers et budgétaires de la Place Bell n’ont jamais été déposés au Conseil et les élus n'ont jamais pu s'exprimer sur le sujet.
Pour les conseillers municipaux Jean Coupal et Michel Trottier, les citoyens et les élus doivent avoir accès aux chiffres pour analyser proprement ce projet d’envergure.
«Je comprends l’engouement que la Place Bell peut provoquer chez les citoyens. Il faut cependant s’assurer que la Ville bénéficiera de sa juste part en terme de retombées économiques. Pour l’instant, nous n’avons aucune information nous permettant de conclure que la Ville ait fait une bonne entente», a commenté le conseiller municipal de Fabreville, Michel Trottier.
Mauvaise entente économique
Conseiller en gestion depuis 25 ans, pour le conseiller de Souvenir-Labelle Jean Coupal, l'entente entre le promoteur Evenko et la Cité de la culture et du sports de Laval n'est pas profitable aux Lavallois.
"Cette entente représente la pire utilisation de fonds publics vers le privé de toute l'histoire de Laval. En plus de débourser plus de 122M$ directement, la Ville devra louer les patinoires. Le prix des redevances que le promoteur devra payer à la Cité n'est pas indexé, le loyer diminue dans le temps et il s'agit d'une entente signée il y a 4 ans. Nous devrions retourner à la table de négociations comme le permet le contrat et s'assurer que nous prenons de bonnes ententes pour la Ville et les résidents lavallois", s'est exprimé Jean Coupal.
Enjeux à prévenir
Située aux abords du métro Montmorency, la Place Bell aura une capacité de 10 000 places. Son emplacement central permettra aux Montréalais de fréquenter aisément le site sans débourser dans l’économie locale, tout en représentant une forte menace pour la Salle André Mathieu et la scène 1425, deux institutions culturelles lavalloises, situées en face du métro Montmorency. Les conseillers municipaux soulèvent également la question du stationnement, actuellement saturé dans ce quadrilatère et dont la gestion reviendra aux profits du promoteur. De plus, les conseillers craignent que le promoteur ne soit pas en mesure de payer les taxes foncières, qui devraient être de plusieurs millions de dollars annuellement.
«Mis à part une faible redevance, les profits de la vente de billets, des concessions et du stationnement privé n’iront pas à la ville de Laval, les retombées économiques dans ce contexte sont extrêmement faibles», s’est exprimé Michel Trottier.
Sur le plan résidentiel, Michel Trottier et Jean Coupal prévoient que les joueurs affectés à la Place Bell ont de fortes chances de trouver logement sur l’île de Montréal, les gains économiques dans ce secteur sont donc également remis en question.
Les conseillers du Parti Laval tenteront dans les prochains mois d’obtenir les documents manquants dans le but de faire une véritable analyse du projet de la Place Bell. Ce projet avait été coordonné à l’époque par l’ancien maire Gilles Vaillancourt, qui avait chargé le comité de la Cité de la culture et du sport de gérer l’enveloppe budgétaire, évitant le droit de regard du conseil municipal. Ces données ne sont pas publiques. En 2013, le maire Marc Demers, David De Cotis ainsi qu'un autre membre du Mouvement Lavallois, avaient mis en demeure la Ville de Laval, la Cité de la culture et du sport, ainsi qu'Evenko, décriant que l'entente permettait à la Cité de rembourser les taxes payées par Evenko.
Montage financier de la Place Bell 200 M$ pour la construction excluant plusieurs extras (Terrain, infrastructures de plus 30 M$):
Ville de Laval: 122 millions
Gouvernement du Québec: 46,3 millions
Bell: 20 Millions
Evenko: 12 millions
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