Une Lavalloise consacre un livre aux combinaisons alimentaires

Par Mathieu Courchesne
Lucile Martin-Bordeleau est en pleine forme. La Lavalloise de 88 ans attribue sa bonne santé à son alimentation basée sur ce qu’elle qualifie de «bonnes combinaisons alimentaires». Dans un tout nouveau livre, elle partage sa recette pour vivre longtemps en santé.
«Je suis âgée de 88 ans. Je ne souffre d’aucune maladie et je ne prends aucune pilule chimique», soutient Lucile Martin-Bordeleau.
Selon la résidante de Laval-des-Rapides, cette bonne santé est en grande partie due au principe des bonnes combinaisons alimentaires, qu’elle a suivies une grande partie de sa vie.
La diplômée en naturopathie a choisi de consacrer un livre sur le sujet notamment pour offrir un contrepoids aux recettes santé véhiculées dans les médias. Elle considère que plusieurs de ces recettes sont «pro-cancer» et même «pro-toutes les maladies».
«Je vois souvent à la télévision des recettes qui sont supposées être bonnes pour le goût, mais qui sont contraires à la bonne santé, explique-t-elle. Il faut ne rien connaître du système digestif pour donner des recettes comme ça.»
Pour bien manger, il ne suffirait donc pas de prendre de bons aliments. Il faut aussi s’intéresser à la compatibilité des aliments entre eux, explique Mme Martin-Bordeleau.
«Dans notre estomac, nous avons des enzymes qui digèrent les amidons (riz, pâtes, etc.) et d’autres qui digèrent les protéines (viande rouge, poisson, poulet, etc.), illustre-t-elle. Quand on met tout ça ensemble, notre estomac, plutôt que de digérer un suc gastrique très neutre pour les amidons, va digérer un suc gastrique très fort pour les protéines. Donc, il n’y a aucune digestion qui se fait parce que tout est mêlé.»
Selon l’auteure, ce phénomène provoque une panoplie de problèmes de santé, comme les gaz, les ballonnements, les migraines ou les autres maladies.
Journée typique
Dans son livre, Lucile Martin-Bordeleau donne des exemples de ce qu’elle considère comme étant une journée idéale en termes d’alimentation.
Elle explique par exemple pourquoi, selon elle, il ne faut pas terminer un repas par des fruits. On encore pourquoi il faut commencer ses repas du midi et du soir par les légumes.
«On peut presque manger de tout, mais le manger de la bonne manière, indique-t-elle. On commence la journée en mangeant des fruits, à sa faim. Le midi, on commence par une bonne salade de crudité et on mange nos amidons. Les crudités permettent d’éviter la multiplication des globules blancs.»
Méthode critiquée
La recette proposée par Lucile Martin-Bordeleau ne fait cependant pas l’unanimité.
«Je ne suis pas convaincue que ce soit la meilleure méthode en matière de nutrition», juge Véronique Nantel, nutritionniste et collaboratrice à l’émission Les docteurs.
Selon elle, plusieurs «mythes» alimentaires semblables circulent depuis des années.
Mme Nantel est d’accord pour dire que les différentes catégories d’aliments sont digérées grâce à des enzymes différentes, mais elle affirme que ces enzymes peuvent travailler ensemble. «La digestion des amidons n’empêche pas le corps de digérer les protéines», explique-t-elle.
La nutritionniste critique également certains aspects du régime proposé par Lucile Martin-Bordeleau. «J’ai des inquiétudes, notamment par rapport aux quantités minimales de glucides et de protéines.»
Il serait préférable de manger des repas et collations qui contiennent chacun une dose suffisante de glucides, de protéines et même de lipides, juge Mme Nantel.
«Mais c’est certain que si on prend de trop grosses portions, les problèmes de santé et de poids peuvent survenir», ajoute-t-elle.
Résultats
Mme Martin-Bordeleau est cependant formelle : sa méthode donne des résultats. Elle affirme avoir observé les effets bénéfiques des combinaisons alimentaires sur elle-même et sur les clients que son mari et elle, tous deux naturopathes, ont accueilli au fil des années.
«C’est avec notre nourriture qu’on devient malades, explique-t-elle. On n’est pas privés de nourriture. Mais c’est mal combiné, alors les résultats sont là. Dans les hôpitaux, on ne trouve pas que des mangeurs de hot-dogs et de hamburgers.»
Selon elle, la méthode des bonnes combinaisons alimentaires pourrait réduire l’attente dans les hôpitaux et permettre à l’État d’économiser sur le budget consacré à la santé.
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