Desjardins vend 2 maisons à sa fille pour 1,1 million

Par Mélanie Colleu/Agence QMI
Alors qu’il tente par tous les moyens d’échapper à son obligation de témoigner devant la commission Charbonneau, l’homme d’affaires Raynald Desjardins, accusé du meurtre d’un membre présumé de la mafia, a vendu ses maisons de Montréal et de Laval à sa fille, Vanessa Desjardins, en août.
À 25 ans, cette dernière devient donc la propriétaire de deux résidences de plus de 500 000 $ chacune, d’après les contrats de vente obtenus par le Journal.
Mais fait surprenant, la jeune femme a nié en bloc l’existence de cette transaction.
Contactée par l'Agence QMI afin de savoir si elle confirmait avoir acheté les deux maisons de son père, elle a affirmé qu’il s’agissait d’un mensonge.
«C’est complètement faux. La seule maison dont je suis propriétaire c’est la maison où je réside actuellement. Et puis tout ça, ça nous regarde», a-t-elle déclaré sèchement avant de raccrocher.
La jeune femme travaille actuellement pour le Groupe Samara, un promoteur immobilier dans lequel son père avait des intérêts. D’après le site Internet de l’entreprise, elle s’occupe de la vente de projets.
Tentative de fraude ?
Cette situation laisse perplexe le spécialiste en crimes économiques Michel Picard.
«Ce n’est pas parce que la vente a été signée que l’argent a réellement été versé, relève- t- il, surtout lorsqu’il s’agit d’une transaction entre deux personnes de la même famille.»
D’après les documents officiels, la résidence de Laval avec vue sur le fleuve, évaluée à 358 000 $, a été vendue 610 000 $ à Mlle Desjardins. Et celle de Montréal, évaluée à 502 000 $ a été achetée 558 000 $ par la jeune femme.
«Visiblement, la transaction a été faite en bonne et due forme. La maison n’est plus au nom de Raynald Desjardins, donc pas de saisie possible», explique M. Picard.
Pas de cession à 1 $
Pour l’avocat Me Clément Monterosso, la tentative de fraude n’est en revanche pas si flagrante.
«Quand on vend une maison à sa juste valeur marchande, il est plus difficile de voir quelque chose de frauduleux derrière ça», indique-t-il, mentionnant à titre de comparaison les récentes cessions à 1 $.
En effet, il y a quelques semaines, le Journal apprenait que l’ex-ingénieur de la Ville, Gilles Suprenant, avait vendu sa maison de Greenfield Park pour 1 $ à sa fille, tout juste un mois avant de venir vider son sac sous serment devant la juge Charbonneau.
Son ancien collègue et ami, l’ingénieur Luc Leclerc, avait précédemment pris les mêmes dispositions que M. Suprenant, en cédant cette fois-ci sa résidence en août dernier à son ex- femme, toujours pour la somme symbolique d’un petit dollar.
Raynald Desjardins attend actuellement son procès avec quatre présumés complices, dans une cellule du Centre de détention Rivière-des-Prairies, pour le meurtre de l’aspirant parrain Salvatore Montagna survenu en novembre 2011.
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