Le Centre d’écoute de Laval fête ses 25 ans
Par Mathieu Courchesne
Au cours des 25 dernières années, des milliers de Lavallois ont bénéficié des services du Centre d’écoute de Laval, un organisme qui fonctionne grâce à l’apport d’une quarantaine de bénévoles.
Dyanne est l’une de ces bénévoles. Depuis plus de 10 ans, elle reçoit les appels de personnes qui sont soit en détresse, ou qui ont simplement besoin de parler.
«C’est fabuleux de pouvoir faire ça, indique-t-elle. J’entre comme dans une bulle avec la personne qui appelle. Je parlerais même d’amour à l’état pur.»
La Lavalloise s’est d’abord inscrite à la formation en écoute active offerte par l’organisme, sans vraiment songer à faire de l’écoute par la suite.
«Ça a commencé par un désir d’amélioration, explique-t-elle. J’avais le goût d’arriver à établir une vraie relation, dans le sens de vraiment communiquer avec mon entourage.»
Cette formation a été un déclencheur, indique la Lavalloise. À partir de ce moment, elle a pris goût à l’écoute téléphonique. L’an dernier, une quarantaine de bénévoles comme Dyanne ont reçu environ 12 000 appels, une statistique en constante augmentation.
«C’était le trac au début, mais ç’a été une révélation. Tu réalises que tout ce que tu as à faire, c’est d’être là et d’écouter.»
Isolement
Au fil des années, Dyanne a constaté que la plupart des gens qui l’appellent souffrent d’isolement, ce qui ne veut pas nécessairement dire qu’ils n’ont personne autour d’eux.
«L’isolement, c’est un sentiment interne, explique la bénévole. La détresse humaine est grande. Tu peux avoir tout un entourage, mais ne pas avoir envie de lui parler de tes problèmes ou encore ne pas le sentir réceptif.»
Le rôle de Dyanne et des autres bénévoles du Centre d’écoute est de permettre aux gens d’évacuer ce tourbillon qui les assaille.
«Juste de savoir que quelqu’un te respecte dans une douleur que tu as et est prêt à t’écouter, c’est beaucoup. Appeler dans un centre d’écoute permet d’évacuer le tourbillon.»
Écouter activement, c’est aussi éviter certains pièges, explique Dyanne. D’abord, ne pas juger. Ensuite, ne pas dire aux gens ce qu’ils devraient faire.
«On apprend à faire confiance à l’humain, indique-t-elle. Chaque personne sait fort bien quoi faire. Parfois, on a tendance à s’octroyer la responsabilité de sauver une personne alors qu’elle peut très bien se sauver elle-même.»
Aider sans se brûler
Même si le travail d’écoutant est gratifiant, il peut aussi devenir éprouvant par moment. Certains appels marquent davantage que d’autres.
«Nous ne sommes pas des répondeurs automatiques, note Dyanne. Des fois, nous avons vraiment le motton. Il faut apprendre à aider sans se brûler. La façon la plus évidente de se protéger contre ça, c’est de faire confiance à la personne. Elle saura trouver la solution.»
Lors de cas extrêmes, où une personne s’apprêterait à poser un geste grave par exemple, les écoutants peuvent mettre tout un réseau de ressources à contribution, y compris le 9-1-1.
«Et si un appel nous ébranle, on peut en parler. Nous aussi, on peut demander l’aide des écoutants du centre.»
Les Lavallois peuvent contacter les bénévoles du Centre d’écoute au 450 664-2787. Les gens intéressés à suivre la formation en écoute active peuvent pour leur part appeler au 450 664-1212.
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