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Saint-Vincent-de-Paul sous la loupe de futurs urbanistes

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19 décembre 2012
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Par Mathieu Courchesne
LAVAL - 

Une cinquantaine d’étudiants en urbanisme présenteront, jeudi prochain, leur vision pour le futur du quartier Saint-Vincent-de-Paul. Si tous leurs projets devaient se réaliser, la face de l’ancien village serait changée à jamais.

Constructions d’habitations sur le site du Vieux pénitencier, aménagement d’un parc sur le bord de l’eau et d’une place publique derrière l’église, transformation de cette église en espace communautaire… les projets ne manquent pas pour Saint-Vincent-de-Paul.

Dans le cadre d’un cours pratique, une cinquantaine d’étudiants en urbanisme de l’Université de Montréal (UdeM) ont exploré l’ancien village, tout au cours de l’automne, afin d’en cerner les principaux enjeux. Réunis en équipes de cinq ou six personnes, ils ont réfléchi au futur de ce quartier pour finalement en arriver à proposer leur vision pour Saint-Vincent-de-Paul.

«C’est la première fois qu’on fait cet atelier à l’extérieur de Montréal, indique Ossama Khaddour, chargé de cours à l’Institut d’urbanisme de l’UdeM. On voit le potentiel de développement à Saint-Vincent-de-Paul. C’est un territoire assez particulier avec beaucoup de diversité.»

Aux yeux de l’enseignant, le quartier a beaucoup de potentiel, mais vit également plusieurs problèmes qui le rendaient intéressant au plan académique.

«Il y a la présence d’une richesse patrimoniale, que ce soit l’église ou le Vieux pénitencier, explique-t-il. Mais il y a aussi une certaine fragilité socio-économique avec une population de plus en plus vieillissante. Les familles préfèrent ne pas s’installer là-bas. Pourquoi?»

«Le quartier a été épargné par tout le développement qui se fait ailleurs à Laval, ajoute sa collègue Geneviève Marquis, chargée de formation pratique. Mais malheureusement, il n’y a pas de renouveau urbain. Quand on a commencé à se demander pourquoi, c’est là que le projet s’est enclenché dans les équipes.»

Parc, prison et église

Les étudiants, qui ont tous fait leur propre lecture du quartier, proposent au final des projets audacieux et originaux pour Saint-Vincent-de-Paul.

Pour certains, la mise en valeur du village passe par des interventions dans le paysage, en redonnant à la population le plein accès aux berges de la rivière des Prairies, par exemple.

«On veut donner un espace valable aux berges, selon nous c’est ce qui est marquant sur le territoire et la population devrait être capable d’en profiter, explique Geneviève Groleau. Le parc serait rythmé par différentes thématiques, avec des haltes historiques, qui rappellent cette richesse de Saint-Vincent-de-Paul.»

Une autre équipe a plutôt choisi de s’attaquer au problème du Vieux pénitencier. «On compte sauvegarder les quelques bâtiments patrimoniaux de la vieille prison qui sont à l’intérieur, mettre des maisons autour avec une architecture qui va s’arrimer au reste du quartier», détaille Hugo Lafontaine-Jacob.

«Le fait d’ouvrir la prison, ça permet de développer un nouveau secteur qui est vraiment proche du noyau villageois et de redonner une vie à Saint-Vincent-de-Paul, ajoute son collègue Marc-André Gagnon. Cette nouvelle population qui va venir s’établir dans le pénitencier va être capable de soutenir une offre commerciale dans le secteur.»

Pour sa part, l’équipe d’Alex Morrier propose un projet basé sur l’implication citoyenne comme moteur de développement. On veut faire revivre le quartier et, notre façon, c’est par la communauté en impliquant le plus possible les citoyens dans le processus, explique-t-il. On se concentre autour de l’église et de sa périphérie. Le cœur de notre projet, c’est la requalification de l’église.»

Les étudiants souhaitent ainsi donner une nouvelle vacation communautaire à l’église, avec des organismes, une bibliothèque, un café et un espace public, entre autres.

Projets réalisables

Les idées proposées par les étudiants de l’UdeM seraient toutes potentiellement réalisables, selon l’équipe d’enseignants.

«Ce sont parfois des petits gestes très simples auxquels les étudiants ont pensé, note Geneviève Marquis. Dans chaque projet, il y a quelque chose à aller chercher. Il faudra qu’il y ait des oreilles qui écoutent.»

La présentation publique des projets aura lieu le jeudi 20 décembre entre 16 h et 20 h à l’église Saint-Vincent-de-Paul.

 

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