Le maire nuance le rapport de l’ombudsman

Par Ghislain Plourde
Le maire de Laval, Alexandre Duplessis, apporte des bémols au rapport intérimaire du Bureau de l’ombudsman qui tire la sonnette d’alarme sur l’administration lavalloise.
D’entrée de jeu, le maire de Laval précise qu’une réponse détaillée comportant d’importantes nuances et des démentis d’allégations sera prochainement communiquée.
En entrevue à L’Écho de Laval, le maire Duplessis a tout de même répondu à certains faits présentés dans le document. D’abord, il nie que la première personne embauchée comme secrétaire générale n’avait pas les qualifications. «Dans l’affichage officiel, il n’était pas inscrit que la personne choisie devait être membre du Barreau», laisse savoir le maire Duplessis.
Celui-ci dément, aussi, que l’organisme ait été, pendant un moment, sous l’autorité à la fois du conseil municipal et de la direction générale, comme le prétend l’ombudsman dans son papier. «C’est faux, il a toujours relevé des 21 élus et jamais nous n’avons eu de requêtes pour y effectuer de changement.»
Le maire s’inscrit en faux, également, contre les affirmations voulant que des services municipaux n’offrent pas leur pleine collaboration à l’ombudsman.
D’autre part, il ne perçoit pas comme une «ingérence» le fait que la directrice générale adjointe de Ville de Laval, Martine Lachambre, ait eu, pendant une période, accès au Bureau de l’ombudsman.
«La secrétaire générale du bureau est une employée municipale. Durant la période de vacance du poste, Mme Lachambre a tout simplement rempli ce rôle.»
Durant cette période, est-il possible de croire qu’une ou des requêtes de citoyens n’aient pas abouti dans les mains de la présidente et des commissaires de l’ombudsman?
«Jamais, on est là pour servir le citoyen. On y croit à ce service et on le reformera pour qu’il puisse répondre convenablement aux citoyens», soutient le maire de Laval.
L’opposition se questionne
Les deux partis d’opposition à l’administration Duplessis émettent plusieurs réserves sur les conclusions du rapport.
«On doit se poser des questions sur l’indépendance de l’ombudsman. De 12 commissaires citoyens en 2011, 5 ont été remerciés, car ils ne correspondaient plus à l’administration, ils ont osé dire des choses contre elle, avance le chef du Parti au service du citoyen (PSC), Robert Bordeleau. Ce n’est qu’une question de semaines avant la dissolution du Bureau de l’ombudsman, le maire veut le modeler à sa manière, et ce, avec l’assentiment de la majorité des actuels conseillers municipaux.»
Le Mouvement lavallois (ML), quant à lui, croit que c’est un très mauvais signal que le maire Duplessis envoie. «En cette ère où Laval est en déficit de crédibilité et de transparence, dans ce cadre-là, le Bureau de l’ombudsman devrait être valorisé et mis de l’avant, mais ce n’est définitivement pas le cas», déclare le porte-parole du parti, Marc Demers.
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