Des résidents réclament des panneaux d'arrêt obligatoire
Deux ans après la mort d'un jeune homme happé mortellement à Laval-Ouest, des résidents s'impatientent devant l'inaction de la Ville, qui tarde à modifier la signalisation à l'intersection de la rue Prévert et de la 10e Rue.
La mort de Frédérik Collard, écrasé en plein jour alors qu'il circulait en scooter, a choqué les résidents du quartier, qui se plaignent depuis plusieurs années de la circulation dangereuse dans ce secteur.
Le jeune de 18 ans circulait sur la rue Prévert en direction est lorsqu'il a été frappé par une voiture qui venait de la 10e Rue.
Des haies, qui ont depuis été taillées, obstruaient également la vue du conducteur, qui n'aurait jamais vu la victime avant que son véhicule ne lui passe sur le corps.
Depuis ce temps, rien n'a changé selon les résidents du coin.
«Est-ce qu'ils attendent qu'un autre jeune se fasse tuer avant de faire quelque chose?» se demande Linda Gazaille, une résidente qui habite le secteur depuis 18 ans.
La dame, tout comme ses voisins, doute de la bonne volonté des autorités municipales, qui n'ont toujours pas installé de panneaux d'arrêt aux quatre coins de l'intersection.
Des arrêts obligatoires sont bien présents des deux côtés de la 10e Rue, mais la rue Prévert, plus problématique, n'en est pas munie.
Un rapport cinglant
Le coroner Michel Ferland est on ne peut plus cinglant dans son rapport d'enquête paru en décembre dernier.
Il se dit «inquiet» devant le refus de la Ville d'installer des arrêts obligatoires aux quatre coins de l'intersection.
Selon lui, il est «évident» que l'accident ne se serait pas produit avec des arrêts obligatoires aux quatre coins.
Il en fait donc la recommandation à la Ville de Laval.
Questionnée à ce sujet, la Ville assure toutefois que le dossier est présentement à l'étude.
«Les [ingénieurs] ont reçu le rapport du coroner au début du mois de janvier. Ils vont analyser le dossier avant de déposer leurs recommandations au comité exécutif», a indiqué la porte-parole de la Ville, Nadine Lussier.
Malgré le danger évident, l'intersection respecte actuellement les normes de signalisation du ministère des Transports.
Selon les voisins, la Ville doit agir au plus vite afin que la rue Prévert ne serve plus de raccourci pour les automobilistes en provenance du boulevard Arthur-Sauvé, situé à quelques mètres de là.
Barrer la rue?
L'un d'eux croit même qu'il faudrait carrément barrer l'accès à la rue, une des seules accessibles à partir du boulevard.
«C'est l'enfer le matin. Les voitures roulent à toute vitesse. C'est la seule [intersection] du quartier qui n'a pas de [panneaux d'arrêt] aux quatre coins, alors les gens profitent du raccourci», dit Roberto Simonetti, qui se souvient trop bien de l'accident mortel survenu devant sa maison.
Sa femme dénonce aussi l'inaction de la Ville.
«On a déposé plusieurs plaintes à la police et à la Ville, mais ça n'a jamais bougé», dit Susie Brosseau.
Sa voisine Linda Gazaille, elle, craint surtout un autre accident si rien n'est fait.
«Il y a des enfants qui attendent l'autobus en face le matin. Ce n'est vraiment pas sécuritaire», dit-elle.
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