La police de Laval passe à l'attaque pour s'occuper des gangs de rue

Par Eric Thibault/Agence QMI
La police de Laval double ses effectifs de lutte au crime organisé pour pouvoir s'occuper des gangs de rue qui sévissent sur son territoire.
"Nos bandits, à Laval, on va s'en occuper nous-mêmes", a insisté le directeur Jean-Pierre Gariépy, en entrevue à l’Agence QMI, hier jeudi.
Mercredi, le comité exécutif de la ville a autorisé l'octroi d'un budget récurrent d'un million $ par an pour la répression des gangs de rue, ainsi que l'ajout de quatre sergents-détectives qui ont été réaffectés à la "section antigang" de sa police. Ils se joignent à quatre autres enquêteurs et à un lieutenant chargés de traquer tous les groupes du crime organisé, dont la présence s'accroît d'année en année à Laval, selon le chef.
Prévenir le "Far West"
Selon nos informations, les gangs de rue sont particulièrement bien ancrés dans les ar rondissements Chomedey, Laval-des- Rapides, Pont-Viau et Saint- François. Leurs membres sont surtout impliqués dans le trafic de stupéfiants, le proxénétisme (prostitution), les vols qualifiés et la fraude, en plus d'avoir tissé des liens d'affaires avec leurs comparses de Montréal.
Or, le gouvernement fédéral coupera les vivres à la lutte aux gangs de rue, dès la fin mars, après y avoir versé 92,3 millions $ en cinq ans au Québec. Le chef Gariépy a vite pris les devants avec la Ville pour combler le vide. Il n'a pas l'intention de revivre l'été 2008, quand Laval a été le théâtre de pas moins de 18 fusillades attribuables aux gangs de rue.
"Une balle avait même traversé un CPE. On était en train de devenir une ville du Far West!" a-t-il rappelé.
Escouades en péril
La police de Laval s'est ainsi retirée de l'Escouade régionale mixte gangs de rue Laval/Rive-Nord, où elle faisait équipe depuis 2008 avec la SQ, les corps policiers de Terrebonne, Saint-Jérôme, Repentigny et la Régie Thérèse- de-Blainville. La subvention d'Ottawa a mené à la création de cinq escouades du genre au Québec, qui sont maintenant sous respirateur artificiel.
"C'est inquiétant pour mes collègues des villes du Nord, qui seront sûrement affectés. Le buffet est terminé et l'état des finances au Québec fait en sorte que le gouvernement ne pourra pallier l'absence du fédéral", a observé le numéro un de la police lavalloise.
Le ministère de la Sécurité publique planche sur un "plan B" qu'on ne connaîtra qu'au printemps. On retrouve autant de membres de gangs de rue d'allégeance rouge (Bo- Gars) que de Bleus, à Laval. Ces factions traditionnellement rivales font dorénavant affaire ensemble au sein d'une vaste alliance avec les Hells Angels et la mafia italienne.
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