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Laitier: un métier qui existe toujours

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8 mars 2013
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Par Claude-André Mayrand
LAVAL - 

Le métier de laitier existe encore à Laval. Les bouteilles de plastique ont remplacé celles de verre, mais le dévouement des laitiers est le même qu’il y a 100 ans.

Jean Raymond pratique ce métier depuis plus de 30 ans. En 1981, il a récupéré la route et les clients que son père servait depuis 1956 à Laval, dans le quartier Duvernay.

Debout aux petites heures du matin, l’homme de 54 ans peut terminer ses trois journées de travail par semaine dans les alentours de 16 h. Avec le temps, sa clientèle a changé et il s’est adapté aux nouvelles habitudes des consommateurs. «Il y a un temps, je servais autour de 600 clients résidentiels, mais je me contente d’environ 250 aujourd’hui, explique le laitier qui a cessé de solliciter de nouveaux clients depuis quelques années. C’est surtout par choix. J’approche de ma retraite et je préfère livrer dans les garderies, les restaurants et les bureaux.»

Un métier physique

Lorsque l’on demande à Jean Raymond la qualité première que doit posséder un bon laitier, il n’hésite pas. «C’est un métier très dur physiquement, alors on doit être en forme. C’est important aussi d’être ponctuel et régulier.» Selon lui, plusieurs éléments justifient la présence des laitiers sur nos routes au 21e siècle, époque des dépanneurs et des épiceries à proximité. «Pour certains, il y a le cachet ou la nostalgie de poursuivre une tradition familiale qui remonte à leur enfance. Mais il y a surtout un côté pratique. Les clients savent que le lait sera à leur porte à telle ou telle heure chaque matin de livraison, et ils n’en manquent jamais.»

Avec les années et pour s’adapter au marché, la gamme de produits offerts s’est diversifiée. M. Raymond livre maintenant du fromage, du yogourt, des œufs, du beurre, du jus d’orange et de l’eau de source. Pour ce qui est du prix, le lait vendu par le laitier est environ 0,25 $ plus cher qu’en épicerie. Et moins le lait est gras, plus la marge de profit pour le laitier est intéressante.

Apprécié de sa clientèle

L’Écho de Laval a accompagné Jean Raymond pour une partie de sa livraison résidentielle du 15 février.

Énergique et de bonne humeur, il était enthousiaste à l’idée d’aller à la rencontre de ses clients, qu’il prend la peine de saluer à chaque fois qu’il les croise. «Il faut vraiment aimer ce métier, car on ne peut pas se permettre de prendre une journée de congé, et les vacances sont rares. Offrir un bon service aux clients est important et ça en vaut la peine, car ils me le rendent bien.»

Frédéric Pichette, résident de Duvernay, est propriétaire depuis une douzaine d’années de la maison familiale dans laquelle il a grandi. Lorsqu’il était jeune, son père était déjà client de Jean Raymond et il n’était pas question d’abandonner leur laitier. «C’est la première personne de l’extérieur de la maison à qui je dis bonjour le matin quand je pars travailler. Il est toujours gentil et courtois et c’est surtout facile de faire affaire avec lui», raconte le Lavallois.

Un autre client de la route matinale faisait d’abord affaire avec Jean Raymond père avant d’être servi par le fils. «La fidélité est importante pour nous, et Jean offre un excellent service qui est très pratique. Il est surtout très au poil. C’est sa plus grande qualité», raconte Guy Prud’homme, aussi de Duvernay.

«Plusieurs de mes clients faisaient déjà affaire avec mon père avant que je prenne sa relève. C’est signe que les gens sont attachés à leur laitier. C’est aussi pour cette raison que je me dévoue autant à mon métier», conclut Jean Raymond.

Une relève à préparer

Ayant suivi les traces de son père, Jean Raymond aurait apprécié qu’un de ses trois garçons emboîte ses pas. Malheureusement, aucun ne veut reprendre le flambeau.

«Lorsque je me permets quelques vacances, un de mes fils me remplace, confie-t-il, mais aucun de mes trois fils a décidé de poursuivre dans cette voie.»

Selon lui, ils trouveraient le boulot trop exigeant pour s’y consacrer à l’année, préférant  travailler dans la construction. Deux d’entre eux sont scieurs de béton. L’autre est électricien en bâtiment.

Lorsque l’heure de la retraite sonnera, Jean Raymond prévoit vendre sa route, même s’il ne s’attend pas à un gros profit. Il estime sa valeur à 50 000 $. «Étant donné qu’il n’y a ni contrat, ni garantie, en plus d’être un travail exigeant et sans sécurité d’emploi, ça n’a pas tant de valeur.»

Un travail d’équipe

Employé de la laiterie Nutrinor, M. Raymond compte une douzaine de collègues, incluant quelques femmes, qui livrent de Montréal à St-Jérôme, mais qui entreposent tous leur lait dans le quartier industriel à Laval.

Parmi ceux-ci, Mario Charron a été laitier pendant 25 ans et supervise maintenant l’entrepôt, en plus de faire de la sollicitation. «Ça fait 30 ans que j’entends que le métier va disparaître, et ça existe encore, explique-t-il. Lorsque je rencontre des clients éventuels, je sens un réel engouement.»

De son côté, Philip Le Brun est le cadet du groupe. Âgé de 33 ans, il croit qu’il peut y avoir une relève dans le domaine. C’est le fait de servir les clients et l’esprit d’équipe entre laitiers qui lui plaisent le plus. «C’est un emploi difficile, oui, mais qui offre une très bonne qualité de vie», affirme-t-il.

 

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