Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Laval : hôtel de ville sous écoute

durée 07h19
25 mars 2013
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Andrew McIntosh\Agence QMI
LAVAL - 

Des microphones ont été cachés dans plusieurs bureaux et locaux à l'intérieur de l'hôtel de ville de Laval lors des perquisitions menées par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) et l'Escouade Marteau de la Sûreté du Québec, dans le cadre de l’enquête sur l’attribution des contrats publics de la Ville de Laval, a appris notre Bureau d'enquête.

 

Il a été impossible de connaître de nombre d’appareils d’écoute qui ont été installés à l’insu de l’administration de la Ville, ni la pertinence des renseignements qui ont été enregistrés. Le Bureau d’enquête a appris que les procureurs envisageaient la possibilité de porter des accusations de gangstérisme contre des dizaines de suspects qui ont participé à un présumé réseau de collusion et corruption. On ne peut toutefois pas faire un lien entre la possibilité d’accusations de gangstérisme et l’information obtenue grâce aux micros dissimulés à l’hôtel de ville.

Pendant la nuit

Les micros ont été installés la nuit dans le plus grand secret, pendant la perquisition du 4 octobre dernier, alors que les policiers avaient demandé à tous les employés municipaux de l'édifice situé sur le Boulevard du Souvenir, de quitter les lieux pour la journée.

Tout au long de la nuit du jeudi à vendredi 4 et 5 octobre, entre 50 et 70 policiers de l’escouade Marteau et de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) ont poursuivi l’exécution des mandats de perquisition à cinq endroits à Laval, y compris à une résidence de l’ancien maire, Gilles Vaillancourt.

Selon deux sources confidentielles connaissant les faits, les policiers ont récupéré il y a quelques semaines dans le plus grand secret, à la faveur de la nuit, les micros et les équipements d’écoute qui étaient dissimulés dans des locaux et bureaux de l’hôtel de ville.

La Sûreté du Québec a refusé de donner quelque information que ce soit sur les perquisitions et sur les stratégies utilisées pour son enquête à Laval, mais elle n’a pas démenti du même coup nos informations.

La Ville ignore tout

Le porte-parole de la Ville de Laval, Marc DeBlois, a déclaré ne pas avoir eu connaissance de micros cachés par la police à l’hôtel de ville ou dans un autre édifice municipal qui aurait fait l’objet d’une perquisition au mois d’octobre. Il a cependant précisé qu’il n’aurait pas nécessairement été mis au courant.

À peu près au même moment où les micros étaient discrètement retirés à Laval, une perquisition avait lieu le 19 février à l’hôtel de ville de Montréal, à la grande consternation des employés et des élus municipaux.

Tout comme à Laval, les policiers avaient demandé aux employés et aux élus d’évacuer l’hôtel de ville, qui avait ensuite été mis sous scellé. Le Bureau d’enquête n’a pas d’informations permettant de croire que des micros auraient été effectivement posés à l’hôtel de ville de Montréal.

Rappelons que le 7 février dernier, le Bureau d’enquête avait révélé qu’une rafle policière se préparait à Laval, et pourrait mener à plus d’une quarantaine d’arrestations, selon diverses sources. Par contre, les informations recueillies à cette époque ne faisaient pas état de «gangstérisme».

La loi sur le gangstérisme qui est entrée en vigueur en 2002 permet aux policiers d'inculper de façon conjointe plusieurs personnes qui œuvrent dans un but criminel commun, non pas uniquement les membres d’organisations criminelles traditionnelles comme les gangs de rue, la mafia italienne etc. Dans le cas présent, il s’agirait de collusion dans le but de frauder la Ville de Laval et ses contribuables.

Quelque chose se prépare à Laval

La remarque est passée inaperçue. Jeudi dernier lors du contre-interrogatoire du vice-président de Dessau, Rosaire Sauriol, l’avocate Estelle Tremblay, intervenante pour le Parti québécois, s’est vue interdire par la présidente de la Commission, France Charbonneau, de parler du dossier de Laval avec le témoin.

Me Tremblay cherchait à savoir précisément quels «organismes publics» avaient profité du 1 170 570 $ en dons illégaux, qui avaient été générés par les fausses factures de la firme Dessau.

«Me Tremblay, à une exception près…» est alors intervenue la présidente Charbonneau. «Laval», de répondre spontanément Me Tremblay, comme si elle connaissait déjà la réponse. Cette dernière a bien tenté plus tard de revenir à la charge, mais c’est cette fois M. Sauriol qui lui a rappelé la directive de la présidente.

M. Sauriol avait pourtant déjà révélé lors de son témoignage que des dons illégaux avaient été versés à des partis politiques de Montréal, Longueuil, Châteauguay, Saint-Jérôme, Chambly et Blainville.

La commission Charbonneau avait aussi permis en octobre dernier à son premier témoin vedette, Lino Zambito, de raconter qu’il avait versé des milliers de dollars en pots-de-vin pour obtenir des contrats à Laval.

M. Zambito avait soutenu que le maire Gilles Vaillancourt avait demandé, par l'entremise d'intermédiaires, une prime de 2,5 % par contrat.

Si la Commission a délibérément évité toute discussion sur les activités douteuses de Dessau à Laval, c’est pour ne pas nuire à l'enquête criminelle en cours dans cette ville.

 

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié hier à 15h00

Les automobilistes veulent qu'on répare les routes avant d'en construire d'autres

Les automobilistes québécois estiment que Québec devrait mettre toute nouvelle construction d’infrastructure routière sur la glace et consacrer les budgets qui y sont destinés à réparer les routes existantes. C’est à tout le moins l’avis de huit membres du CAA sur 10 (79 %) qui se sont dit «favorables à la suspension temporaire de tout projet de ...

Publié le 14 mai 2025

Laval a planté 9 000 arbres et végétaux sur les bretelles d’autoroute

Dans le cadre de la Trame verte et bleue lavalloise, la Ville de Laval a complété un ambitieux projet de plantation d’arbres et de revégétalisation de plusieurs bretelles d’autoroute situées sur son territoire. Ce projet s’inscrit dans l’objectif d’augmentation de la canopée et de réduction des îlots de chaleur. Représentant un investissement de ...

Publié le 13 mai 2025

Explosion des coûts des Maisons des aînés: les CHSLD privés à la rescousse

Avec le coût des Maisons des aînés qui explose, les CHSLD privés conventionnés proposent une solution: de plus petits établissements moins chers à réaliser. La semaine dernière, on apprenait dans La Presse et Le Devoir que le prix par chambre des projets de Maisons des aînés pouvait aller jusqu'à 1,8 million $. La ministre responsable des ...