Le don de soi, un numéro à la fois

Par Claude-André Mayrand
Depuis maintenant 32 ans, Guy Gagnon organise et anime une activité de bingo dont une partie des profits est remise à la Fondation de la Cité-de-la-Santé.
Employé de l’hôpital pendant 25 ans en tant que mécanicien d’entretien, Guy Gagnon n’aurait jamais pensé que son initiative durerait aussi longtemps. «Ma conjointe me demande parfois pourquoi je continue à le faire. C’est tout simple : j’aime ça», confie celui qui ressent sa plus grande fierté quand il voit les résultats de ses efforts entre les murs de l’hôpital lavallois. «Voir que l’argent que l’on amasse bénéficie directement au public me fait du bien et me pousse à continuer et à renouveler mon permis de bingo.»À ce jour, il a ainsi remis plus de 1 M$ à la fondation.
C’est en 1981, soit un an après le lancement de la fondation, que Guy Gagnon a débuté son engagement bénévole. Depuis, son dévouement a financé de la recherche et permis l’achat d’incubateurs, de fauteuils roulants, de thermomètres et de décorations pour les chambres, entre autres.
«Dès le début, je croyais à la fondation. Comme j’ai toujours trouvé que le gouvernement ne finançait pas assez les hôpitaux, j’ai décidé de m’impliquer et je considère encore que le gouvernement néglige le financement de petits objets comme les fauteuils roulants», affirme l’ancien résident d’Auteuil, qui habite maintenant à Terrebonne.
Un milieu compétitif
C’est le dimanche soir que Guy Gagnon anime sa soirée de bingo, dans le sous-sol du centre commercial Les Galeries Laval.
Pour résoudre le problème de la concurrence entre les organismes, la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec a regroupé 14 organismes de la région au sein de la même activité.
À chaque semaine, sept activités de bingo sont ainsi organisées et les organismes se divisent les profits.
Le dévoué bénévole estime que la fondation a pu toucher 45 000 $ au cours de la dernière année grâce à cette activité.
«C’était plus simple avant, alors que chaque organisme s’occupait de sa propre organisation, avoue M. Gagnon.
On reçoit un pourcentage hebdomadaire afin que le montant reçu pour l’année corresponde à notre demande initiale, explique-t-il. Pour la fondation, c’est autour de 8 % des profits qui reviennent aux organismes qui se retrouvent dans nos coffres.
Maintenant, le gouvernement exige que l’on montre les achats réalisés avec les profits de l’activité avant de renouveler les permis de bingo, poursuit-il. C’est étroitement surveillé.»
Honoré pour ses loyaux services
La Fondation de la Cité-de-la-Santé a honoré Guy Gagnon à l’occasion du 25e anniversaire de son engagement, en 2006, en le nommant gouverneur de la fondation. Il avait aussi été salué après 15 ans de loyaux services.
L’homme de 71 ans réitère son engagement un renouvellement de permis à la fois. «On vient de renouveler le permis pour un autre trois ans. Après ça, on verra», conclut celui qui atteindra les 35 années de bénévolat à la fin de cette période.
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