Un col blanc met en demeure la Ville

Par Cédérick Caron
Un employé col blanc du Service des travaux publics de la Ville de Laval a mis en demeure son employeur et des collègues après avoir été arrêté et acquitté pour un dossier d’intimidation et de menace.
Selon des documents dont L’Écho de Laval a obtenu copie, Stéphane Santos réclame à la Ville de Laval et à chacun des quatre collègues la somme de 235 500 $ en réparations des préjudices matériels et moraux ainsi que 10 000 $ en dommages punitifs.
Les mises en demeure, envoyées le 9 novembre dernier, stipulent que le 14 février 2011, trois autopatrouilles du Service de police de Laval ont intercepté M. Santos alors qu’il se rendait travailler pour l’arrêter relativement à des accusations d’intimidation et de menace envers une collègue.
Détenu, M. Santos n’aurait été libéré que lorsqu’un cadre de la ville est venu lui porter une lettre de suspension.
Le plaignant soutient que les quatre collègues qu’il met en demeure auraient inventé et déformé ses propos, émis de fausses allégations à son endroit et comploté afin qu’il soit suspendu.
Parmi les collègues attaqués par M. Santos, on retrouve la présumée victime ainsi qu’un cadre du Service de travaux publics aujourd’hui à la retraite.
Ce dernier serait aussi le principal suspect dans une histoire d’agression sexuelle survenue il y a 13 ans dans les locaux du service et dont <I>L’Écho de Laval<I> a fait état dans son édition du 20 mars dernier.
Favoritisme
Une source généralement bien informée, qui est près du dossier, indique que cette arrestation a eu lieu trois jours après que M. Santos ait dénoncé à ses supérieurs le fait que des entreprises de camionnage demandaient d’avoir plus de véhicules affectés au déneigement en raison des généreux dons qu’il avait faits à la caisse électorale du PRO des Lavallois.
La tâche de M. Santos consistait, à l’époque, à affecter les camionneurs pour les opérations de chargement de la neige.
Avant d’occuper son poste aux travaux publics, M. Santos avait travaillé près d’une vingtaine d’années au département de police de Laval, entre autres comme adjoint à des cadres supérieurs.
Acquitté
La plainte à l’endroit de M. Santos avait été acceptée par le Directeur des poursuites criminelles et pénales et des accusations avaient été déposées.
Une fois arrivé au stade du procès, M. Santos a été acquitté par le juge après que le procureur de la couronne ait indiqué qu’il n’avait pas de preuve à offrir dans ce dossier.
Pour l’instant, aucune entente n’est survenue entre les parties dans ce dossier.
Stéphane Santos et la Ville de Laval se retrouveront devant un arbitre les 11 et 12 avril prochains.
Le principal intéressé, qui a souffert de dépression après son arrestation, n’a pas voulu commenter pour ne pas nuire à sa cause.
«La Ville semble vouloir arriver à une entente. Si toutefois cela viendrait qu’à achopper, nous pourrions entreprendre des procédures judiciaires», explique l’avocat impliqué dans le dossier au civil de M. Santos, Me Jean-François Dolbec.
La Ville de Laval n’a pas répondu à la demande d’entrevue qui lui a été formulée.
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