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La vie vue par une greffée

durée 16h53
22 avril 2013
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Par Christopher Nardi

Un jour du mois d’août en 2009, Nicole Fortin s’est réveillée avec l’impression d’avoir vécu un accident d’avion. Mais sa douleur et son inconfort importaient peu à ce moment-là, car elle venait de se réveiller d’une greffe de cœur qui lui a sauvé la vie.

C’est lors d’un voyage au début de l’année 2007 que Mme Fortin a contracté un virus qui est passé inaperçu aux yeux des médecins pour plusieurs mois. C’est suite à d’innombrables fins de semaine passées à l’Hôpital Sacré-Cœur de Montréal pour des maux différents qu’un docteur lui a annoncé qu’il lui faudrait un nouveau cœur.

«C’est à partir du moment où on m’a dit que j’aurais besoin d’une greffe que j’ai arrêté de travailler, a expliqué Mme Fortin. Malheureusement, on n’arrive pas sur la liste de greffe instantanément, car il y a beaucoup de gens qui en ont de besoin et il n’y a pas beaucoup de donneurs. Il faut qu’on attende d’être quasiment à l’article de la mort avant d’être mis sur la liste d’attente.»

C’est donc deux ans que la Lavalloise a attendus avant de recevoir, lors d’une fin de semaine dans les Laurentides, l’appel décisif. Ainsi s’est entamée une course contre la montre pour revenir à Montréal afin de recevoir son nouveau cœur.

«Ils sont venus me chercher dans le bois et ils ont réussi à faire la greffe en août 2009, a raconté Mme Fortin. J’étais contente, car lorsqu’on attend une greffe, on ne vit pas.

C’est bizarre : avant l’opération, on devient presque comme des vautours, c’est presque malsain. Chaque fois que quelqu’un décède à la télé, on se dit "Ah, ils vont peut-être m’appeler". C’est vraiment bizarre ce que cette attente nous fait vivre.»

Une nouvelle vie

Suite à son opération, la nouvelle greffée a dû attendre près d’un an avant de reprendre un train de vie normal. Après 24 jours à l’hôpital, où il a fallu redémarrer son cœur à plusieurs reprises, il lui a fallu quatre mois avant de pouvoir se déplacer normalement et 11 mois avant de pouvoir réintégrer son poste à la SAQ.

Mais en dépit de cette rémission difficile, Mme Fortin refuse de plaindre son sort. «Ce n’est pas dans ma nature de voir le côté dramatique des choses. Ça peut toujours être pire et, maintenant, je peux profiter de la vie. En 2009, j’attendais encore une greffe en sachant que la date d’expiration sur mon vieux cœur était en janvier 2010. Maintenant, je suis très active et j’ai un cœur qui fonctionne bien.»

Améliorer le système

Même si son attente a porté fruit, la Lavalloise n’hésite pas à dire que les Québécois peuvent en faire plus pour diminuer l’attente des personnes ayant besoin d’une greffe.

«Je crois qu’il nous faut un système à l’européenne, où tout le monde est donateur par défaut sauf s’ils signent leur carte. Ces jours-ci, il y a plus de demandeurs, mais moins de donneurs et le problème s’empire.

Ces jours-ci, tout le monde fait un effort pour faire plus de récupération. Pourquoi, alors, ne récupère-t-on pas les humains? C’est bien plus précieux», a conclu Mme Fortin.

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