Le DG et son adjoint quittent d’eux-mêmes

Par Ghislain Plourde
Le directeur général de la Ville de Laval, Gaétan Turbide, et son adjoint, Jean Roberge, ont eux-mêmes demandé d’être relevés de leurs fonctions et ne seront pas de retour à leurs postes, s’il faut en croire les explications données aux conseillers municipaux.
Les deux cadres municipaux auraient indiqué au maire Alexandre Duplessis qu’à la fin de leur témoignage à la commission Charbonneau, ils ne seraient plus en mesure d’exercer leurs fonctions à la Ville de Laval.
«On n’a pas eu vent de leurs révélations, mais ils (Turbide et Roberge) ont dit que c’était préférable pour eux de quitter maintenant, qu’ils ne pourront pas continuer leur emploi par la suite», a indiqué la conseillère Michèle des Trois Maisons.
La conseillère de Concorde-Bois-de-Boulogne, Claire LeBel, corrobore les dires de sa collègue. «On nous a dit qu’après leur passage à la commission Charbonneau, ils ne pourraient revenir, ils seraient considérés inhabiles à exercer leurs fonctions. Je trouve ça triste pour eux et dangereux pour le geste posé. Ça peut être perçu tout croche par les fonctionnaires et élus qui ont reçu un subpoena.»
Le maire intérimaire de Laval, Alexandre Duplessis, a annoncé, vendredi dernier, la suspension, pour une durée indéterminée, du directeur général de la Ville, Gaétan Turbide, et son adjoint, Jean Roberge, en marge de leurs témoignages attendus à la commission Charbonneau pour les prochains jours. Les deux hauts fonctionnaires pourraient témoigner dès la semaine du 13 mai.
Du côté du gouvernement provincial, le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, Sylvain Gaudreault, n’a pas voulu se mouiller dans ce dossier.
«Sur ce sujet, le ministre ne fera pas de commentaires pour le moment. Nous suivrons le dossier de près. Il revient à M. Duplessis d'expliquer sa décision», a laissé savoir Yan Langlais-Plante, attaché de presse principal du ministre Gaudreault.
Ce qu’ils ont dit...
C.C. Réactions des principaux chefs et porte-parole des partis connus en prévision de la prochaine élection municipale.
«C'est un secret de polichinelle que d'autres proches de l'administration lavalloise auraient été intimés de se tenir à la disposition de la commission Charbonneau au cours des prochaines semaines. Pourquoi ne sont-ils pas suspendus également? Serait-ce que, quand on est élu, on a droit à un traitement différent selon M. Duplessis?» -Jean-Claude Gobé, Action Laval
« Le maire Duplessis est en état de panique. Il sent venir les choses. Le monopole auquel il participait est en train de se briser» -Jacques Foucher, candidat indépendant à la mairie
«Comme dans le cas du dossier de l’ombudsman, on envoie un signal négatif et malsain envers les employés qui osent collaborer avec les autorités. Il aurait fallu attendre pour voir la nature des révélations. Si M. Duplessis a tenté de le savoir d’avance, c’est gauche d’avoir voulu se substituer à la commission» -Marc Demers, Mouvement lavallois
«Ils auraient dû être congédiés avant si M. Duplessis avait des soupçons. Sinon, c’est d’une tape dans le dos qu’ont besoin les employés qui iront témoigner» -Guy Landry, Nouveau parti des Lavallois
«M. Turbide a certainement bien des choses à raconter à la commission. J’ai d’ailleurs demandé sa démission il y a deux mois parce que j’ai des motifs raisonnables et probables de croire qu’il n’a pas agi dans l’intérêt des Lavallois, entre autres dans le dossier de la Place Bell» -Robert Bordeleau, Parti au service du citoyen
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