Turbide roule toujours aux frais des contribuables

Par Cédérick Caron
Le directeur général de la Ville de Laval présentement suspendu, Gaétan Turbide, bénéficiait toujours, au moment d’écrire ces lignes, de sa voiture de fonction de luxe pour se déplacer.
«Effectivement, nous n’avons pas demandé à M. Turbide de nous remettre la clé de sa voiture de fonction», confirme la responsable des relations avec les médias de la Ville, Nadine Lussier.
Tout comme pour le maire Alexandre Duplessis, c’est une Lexus qui est réservée à M. Turbide qui, contrairement au premier citoyen, n’a pas droit au service d’un chauffeur.
L’Écho de Laval a pu constater à deux reprises que celui qui serait partie prenante du stratagème de corruption selon la dénonciation contre Gilles Vaillancourt quittait son domicile au volant de la Lexus HS 250 Hybride 2010 immatriculée au nom de la Ville.
M. Turbide fait partie des quatre fonctionnaires municipaux qui ont droit à une voiture de fonction. Les trois autres sont le directeur du Service des travaux publics ainsi que ses deux directeurs adjoints. Ils conduisent dans l’ordre un Ford Edge 2013, un Dodge Caravan 2008 et un Ford Freestar 2004.
«Toutes ces personnes doivent faire preuve de disponibilité de tous les instants. C’est pour cette raison qu’ils ont droit à un voiture de fonction», explique Mme Lussier.
Appelé à commenter la situation, l’attaché de presse du cabinet du maire, Pierre-Philippe Lortie, a décliné la demande de l’Écho.
Fait à noter : ni le directeur général de la Ville de Montréal, ni celui de la Ville de Québec n'ont le privilège d'avoir une voiture de fonction.
153,78 $ de l’heure
Depuis leur suspension avec solde du 3 mai dernier, le directeur général, Gaétan Turbide, et le directeur général adjoint, Jean Roberge, continuent de toucher leur plein salaire.
Selon des documents dont <I>L’Écho de Laval<I> a obtenu copie, M. Turbide touche un salaire horaire de 153,78 $ de l’heure pour un salaire hebdomadaire brut de 5 190 $ et annuel brut de 269 880 $.
Toujours selon les mêmes documents, M. Roberge touche un salaire hebdomadaire brut de 4152 $ à un taux horaire de 123,02 $ pour la somme annuelle de 215 904 $ avant impôts.
La décision de suspendre les deux hommes a été prise après qu’ils auraient confié au maire que suite à leurs témoignages devant la commission Charbonneau, «ils ne seraient plus habiletés à occuper leurs fonctions».
Les deux hommes ont été cités comme partie prenante du stratagème de corruption lavallois par le Directeur des poursuites criminelles et pénales sans que toutefois des accusations ne soient déposées pour l’instant, car les deux hommes auraient collaboré avec la police.
M. Turbide a été écarté par les procureurs de la commission d’enquête avant même le début de son témoignage, car sa crédibilité aurait été ébranlée.
Quant à M. Roberge, à aucun moment il n’a nié sa participation au système de collusion et de corruption qui avait cours à Laval.
- Cédérick Caron est journaliste d’enquête à L’Écho de Laval. Vous pouvez le joindre par téléphone au 450 575-2000, poste 704 ou par courriel au [email protected].
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