Commission Charbonneau : «pas au service du maire» – Me Jean Bertrand

Par Mélanie Colleu/Agence QMI
L'avocat Me Jean Bertrand, ancien représentant officiel du parti de Gilles Vaillancourt, a pris ses distances avec l'ancien maire de Laval, jeudi, en précisant dès les premières minutes de son témoignage que les deux hommes n'étaient «pas amis».
«Je n'ai jamais été au service du maire. Les gens qui disent qu'on était proche, c'est absolument faux», a-t-il affirmé d'un air jovial et décontracté à la juge Charbonneau.
En 28 ans, il n'aurait dîné «en tête-à-tête» qu'à trois reprises avec M. Vaillancourt. «Je l'ai toujours vouvoyé, en privé et en public […] nos contacts étaient rares.»
L'un de ces soupers a réuni Me Bertrand et sa famille, l'ex-élu et sa femme ainsi que l'ancien premier ministre Bernard Landry et son épouse, qu'ils auraient rencontrés par hasard au restaurant à Sainte-Anne-de-Bellevue, a raconté le témoin.
Arrivé au parti début des années 80, l'avocat est revenu sur le rôle d'organisateur et de représentant qu'il a tenu. Il a expliqué que Gilles Vaillancourt n'était «pas un gros vendeur de billets» mais qu'il était «le chef d'orchestre du PRO des Lavallois».
Il n'allait pas souvent à son bureau, «une fois au deux ans», a-t-il confié. Au début, il lui faisait un compte rendu des états financiers du parti à la fin de l'hiver, mais le chef de cabinet a rapidement pris le relais.
«Et je n'ai jamais donné d'argent comptant à M. Vaillancourt», a tenu à ajouter le témoin insistant même sur le fait que les deux hommes «ne parlaient jamais d'argent».
Me Jean Bertrand a été arrêté le 9 mai dernier lors d'une frappe de l'UPAC à Laval aux côtés de l'ancien maire, en lien avec des activités de corruption et de collusion.
Il est avocat-conseil au cabinet Dunton-Rainville, qui rafle un grand nombre de contrats juridiques avec la Ville de Laval depuis plus d'une dizaine d'années.
En décembre dernier, il avait donné sa résidence – d'une valeur de 330 000 $ – à sa femme.
Fin du témoignage de Mergl
Plus tôt jeudi matin, le vice-président de Nepcon, René Mergl, a terminé son témoignage.
Selon lui, le bateau amarré en Floride que partageait son frère, Anthony Mergl, avec l'ancien maire de Laval Gilles Vaillancourt et l'ingénieur Marc Gendron, serait bizarrement passé au feu.
Le témoin ne s'est cependant pas étendu sur le sujet, affirmant n'avoir jamais mis les pieds sur le navire.
D'après lui, son frère et l'ancien élu étaient très proches. Ils se connaissaient depuis l'enfance et dînaient régulièrement ensemble.
Le bateau aurait été payé en trois parts. «Un tiers par Anthony, un tiers par Marc Gendron et un autre tiers flottant, je ne sais pas par qui», a dit le témoin.
Lors de son passage devant la commission, l'ex-président de Tecsult Marc Gendron avait expliqué que M. Mergl et lui avaient payé chacun une part de 8000 $.
Quant à l'ex-maire Vaillancourt, il lui aurait demandé de prélever la dernière tranche de 8000 $ dans la caisse occulte provenant des ristournes d'entreprises en construction.
Le bateau n'aurait jamais été enregistré au nom de M. Vaillancourt, mais il l'utilisait quand il le souhaitait.
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