Allégation de prête-nom au conseil municipal: réactions des opposants

Par Ghislain Plourde
Les opposants à l’administration Duplessis réagissent avec véhémence aux allégations de l’avocat Jean Bertrand qui a soutenu, lors de son témoignage, que la majorité des conseillers du PRO des Lavallois avaient servi de prête-noms durant les quinze dernières années.
Du côté du Mouvement lavallois (ML), on réclame la mise en tutelle de la Ville à la suite des révélations de Jean Bertrand.
«Le lien de confiance entre le maire de Laval, le comité exécutif, le conseil municipal et la population de leur ville est définitivement rompu et ne pourra pas être rétabli avant l'élection de novembre. Le gouvernement doit donc évaluer la possibilité de placer la Ville de Laval sous tutelle», a indiqué le porte-parole du Mouvement lavallois, Marc Demers.
Le Nouveau parti des Lavallois (NPL) abonde dans le même sens. «Bien que les déclarations de Me Bertrand demeurent des allégations, malheureusement je crois qu’elles sont vraies. Les dirigeants en place n’ont plus l’autorité morale pour administrer la municipalité. La situation est grave et Québec n’a plus le choix que de prendre les rennes de la gestion municipale à Laval», déclare le chef de cette formation, Guy Landry.
Le Parti au service du citoyen (PSC) se montre plus radical et demande au gouvernement du Québec de déclencher immédiatement les élections à Laval.
«Les élus actuels n’ont plus aucune légitimité pour siéger au conseil municipal. Vu la complexité pour le gouvernement provincial de mettre en place la tutelle de la ville de Laval, je demande au ministre Sylvain Gaudreault et au Directeur général des élections (DGE), de déclencher immédiatement les élections à Laval», fait savoir le chef du PSC, Robert Bordeleau.
Pour le chef d’Action Laval, Jean-Claude Gobé, le maire intérimaire de Laval, Alexandre Duplessis doit démissionner sur le champ.
«À la lumière des dernières déclarations et devant l'accumulation des allégations de la part de multiples témoins, Action Laval demande la démission immédiate d'Alexandre Duplessis. Celui-ci n'a plus ni la légitimité ni la crédibilité pour se maintenir à ce poste, et son obstination à le faire est une insulte de plus à la population. Ça suffit, la farce a assez duré! Laval est devenue la risée du monde municipale » déplore-t-il.
Le candidat indépendant autorisé à la mairie, Jacques Foucher, exige, lui, une enquête au DGE.
«Il est important que lumière soit faite sur ce qui s’est réellement passé. Bien des gens de Laval croient encore que malgré la collusion et la corruption, cette ville était bien administrée, mais c’est un mythe, une illusion cultivée par l’ancien maire Vaillancourt et maintenant par son dauphin, Alexandre Duplessis. Je comprends toutefois ces citoyens de penser ainsi. Quand tout est fait en secret, on a l’image d’une administration parfaite», déclare le candidat Foucher.
La CAQ demande aussi la tutelle
La CAQ a emboîté le pas aux partis d’opposition de cette municipalité qui veulent démettre l’administration du maire Alexandre Duplessis à la suite du témoignage de l’avocat Jean Bertrand qui a soutenu, jeudi, que la majorité des conseillers du PRO des Lavallois avaient servi de prête-noms durant les quinze dernières années.
«Chaque jour nous apporte une nouvelle histoire d’horreur concernant l’administration de Ville de Laval. Ce que nous avons appris ces dernières heures commande au gouvernement de poser un geste exceptionnel pour répondre à une situation devenue intolérable pour la population de la troisième ville en importance au Québec», a dit le chef de la CAQ, François Legault, par communiqué.
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