Trois ans de compressions «odieuses» au Cégep Montmorency

Par Christopher Nardi
Le Cégep Montmorency s’est vu imposer depuis 2011 des compressions budgétaires de près 2,5 millions $, en plus de 263 300 $ perdus dans le contexte de l’application de la loi 100. Ces coupures réduisent le budget administratif au minimum tolérable, selon la direction.
Ces montants sont coupés dans le budget de fonctionnement du cégep, qui est d’environ 15 millions $ et qui couvre toutes les dépenses de l’établissement sauf le salaire des enseignants. C’est donc une réduction de plus de 16 % entre 2011 et 2014.
«Le gouvernement ne nous finance pas à la hauteur de nos besoins, a déclaré Denyse Blanchet, directrice générale du collège Montmorency. En plus, peu en parlent, mais la loi 100, qui vise justement à atteindre le déficit zéro, ça agit aussi comme coupure. Uniquement en 2013-2014, cette loi m’impose 107 200 $ de compressions budgétaires», a déploré la directrice générale.
En plus de la sévérité avouée des coupures, la direction du collège a dénoncé le fait que la majorité des réductions étaient des compressions ponctuelles annoncées plusieurs mois après le dépôt du budget du cégep. «Lorsqu’on fait des coupures ponctuelles, à la hauteur que sont les montants, c’est certain qu’à un moment donné ça ne peut qu’atteindre ta structure», a déclaré Mme Blanchet.
Afin de réduire le casse-tête associé à ces compressions inattendues, la directrice générale propose plutôt que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST) fasse un plan financier pour les cégeps à long terme. Les établissements affectés pourront alors mieux prévoir la répartition de leurs fonds sur plusieurs années.
«Notre revendication [à la Fédération des cégeps], c’est qu’on nous fasse un plan de match sur cinq ans, a expliqué Mme Blanchet. Je n’en veux plus, de surprises, parce que sinon je n’y arriverai plus financièrement.»
Tous les cégeps affectés
Loin d’être un problème isolé, ce seraient plutôt tous les établissements membres de la Fédération des cégeps qui souffriraient de coupures et de sous-financement.
À travers le réseau au complet, c’est un montant non-récurrent de 36 millions $ qui fut coupé du budget des cégeps entre 2011 et 2013. De plus, le MESRST a coupé une somme de 15.3 millions $ additionnelle de façon récurrente au milieu de l’année 2012-2013, pour un montant total de compressions égal à 51.3 millions $.
«Toutes ces compressions étaient ponctuelles et nous ont pris entièrement par surprise, a indiqué Judith Laurier, porte-parole de la Fédération des cégeps. Lorsque ces annonces viennent en milieu d’année, ce n’est pas facile.
«On n’en peut plus [d’accepter des compressions budgétaires] et même qu’on réclame plus que ça : nous demandons une stabilité financière. Lorsqu’il nous arrive des compressions comme ça en plein milieu d’année, on ne peut pas planifier.»
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