En 10 questions avec Robert Séguin

Par Claude-André Mayrand
Après avoir occupé le poste de directeur du Service de sécurité incendie de Laval pendant cinq ans, Robert Séguin a quitté pour la retraite. Trois ans plus tard, il était de retour dans son bureau, prêt à diriger à nouveau le service. En prévision de la Grande fête des pompiers, qui a eu lieu du 31 mai au 2 juin derniers, au Centropolis, nous nous sommes entretenus avec celui qui espérait y voir les citoyens s’amuser aux côtés des membres de son service, dont l’implication auprès des citoyens le ravit.
1- Quelle est l’importance d’une activité comme la Grande fête des pompiers de Laval?
C’est un bon moment pour rencontrer les citoyens et répondre à leurs questions sur nos services et sur le métier de pompier. Comme nous attendions entre 40 000 et 50 000 personnes, c’est également un bon moment pour faire de la prévention.
2- Est-ce important pour vous que les pompiers soient proches de la population?
Comme nous sommes un service de première ligne, nous sommes constamment en contact avec les citoyens. C’est essentiel d’être en lien avec les gens et nous voulons prendre tous les moyens à notre disposition pour les rejoindre.
3- Contrairement à ceux de la Ville de Montréal, les pompiers de Laval ne sont pas désignés comme premiers répondants en situation d’urgence médicale. Y a-t-il un besoin à combler à ce niveau?
S’il y a un besoin, il ne s’exprime pas fortement. Il faudrait que le système de santé de première ligne soit incapable de répondre aux besoins de la population et à venir jusqu’à maintenant, rien n’a été démontré de façon concrète en ce sens.
4- Depuis votre entrée en poste, quel est l’accomplissement dont vous êtes le plus fier?
La rédaction et l’adoption du Schéma de couverture de risques, en 2006, et l’accomplissement de son plan de mise en œuvre. Le service s’est adapté aux risques du territoire, ce qui nous a permis d’engager des pompiers, d’acheter de l’équipement, bref de donner un service de qualité aux citoyens selon les risques du territoire.
5- En quoi consiste le Schéma de couverture de risques?
Essentiellement, c’est de la prévention et une réponse en un temps requis pour différents types de risques. Il était bon jusqu’en 2010 et nous amorçons maintenant une révision. On analyse le territoire à nouveau, on recense notre historique, on évalue les services que nous offrons aux citoyens. Il faudra le faire adopter par les autorités municipales et le gouvernement du Québec et ce sera notre plan de travail et nos objectifs pour les prochaines années.
6- Dégagez-vous de la fierté dans la vitesse des interventions des pompiers de la Ville?
Absolument. C’est notre objectif de répondre à un appel urgence avec dix pompiers en dix minutes pour un risque faible. On doit atteindre ça dans 90 % des cas et, depuis l’instauration du schéma, on obtient un résultat de 92 %. Nous sommes très satisfaits.
7- Est-ce que la population est assez sécuritaire dans ses faits et gestes pour prévenir les incendies?
C’est un travail qui est constamment à refaire. Nous avons des campagnes de prévention saisonnières et nous devons être présents. Les citoyens font ce qu’il faut pour se protéger, même s’il faut souvent répéter les mêmes consignes, notamment pour le changement des piles dans les détecteurs de fumée.
8- Quelles sont les principales causes d’incendie?
Il y a 30 ans, je vous aurais dit les articles de fumeurs, mais de nos jours, ce sont les incendies d’origine électrique, causés par le chauffage et la surcharge. Les mauvaises installations sont à surveiller.
9- Est-ce que l’attention disproportionnée accordée aux pompiers, avec les calendriers et la fantasmatisation du métier, enlève de la crédibilité au poste?
Les calendriers sont essentiels pour le financement des causes venant en aide aux grands brûlés, qui ont toujours été importantes pour les pompiers. Les pompiers sont parmi les travailleurs les plus appréciés dans les sondages et ils font l’unanimité. Je ne crois pas que cela ait une mauvaise influence.
10- Quelles ont été vos motivations pour revenir en poste, après avoir été à la retraite pendant trois ans?
C’est la Ville de Laval qui m’a fait signe lorsque le directeur et son adjoint ont quitté pour la retraite, sans qu’une relève ne soit prête à les relayer. Mon épouse et moi avions profité de ces trois années pour faire tout ce dont nous avions planifié faire à notre retraite. Lorsque l’offre est arrivée, nous y avons réfléchi et ça représentait un beau défi, que j’ai accepté de relever.
En rafale…
Âge : 58 ans
Naissance : Montréal
Résidence : Repentigny
Famille : Deux filles et deux petits-enfants, deux garçons
Animaux : Aucun
Loisirs : Golf, ski, pêche, voyages
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