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Trois témoins confirment le système de prête-noms

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11 juin 2013
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Par Marie-Christine Bouillon\Agence QMI
LAVAL - 

Les trois témoins qui ont été entendus lundi ont tous confirmé avoir participé au système de prête-noms orchestré par le parti de l'ex-maire Vaillancourt, le PRO des Lavallois, afin de renflouer ses coffres.

Toutefois, si l'ex-conseiller municipal Richard Goyer et l'actuel conseiller de Renaud, Benoît Fradet, ont tous deux dit qu'ils étaient conscients de l'illégalité de la pratique, le conseiller de Chomedey, avocat et vice-président du comité exécutif de la Ville de Laval, Basile Angelopoulos, semblait moins enclin à collaborer avec les commissaires.

«[Me Jean Bertrand] te donne de l'argent, tu changes ça pour des chèques, tu le rencontres et c'est fait», a expliqué simplement l'ex-conseiller Richard Goyer.

Celui qui a quitté la politique municipale en 2006 et est maintenant entrepreneur en construction a été le premier à confirmer le système de prête-noms sous le règne de l'ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt à la tête du PRO des Lavallois.

Selon lui, le mot d'ordre était clair: un chèque par tranche de 1000$ reçus. Le témoin a toutefois répété qu'il ne savait pas d'où provenait l'argent que lui remettait l'agent officiel du parti, Me Jean Bertrand.

L'ex-conseiller a également fait savoir que plusieurs autres bénévoles du parti de l'ex-maire Vaillancourt avaient reçu de l'argent comptant. Lors des campagnes électorales de 2005 et de 2009, M. Goyer était responsable de l'installation des pancartes. M Bertrand lui aurait donné respectivement 5000$ et 10 000$ comptant à distribuer aux bénévoles, en plus d'un chèque de 6000$ pour l'achat de matériaux au nom de son entreprise Construction Richard Goyer inc.

Me Bertrand lui a aussi demandé d'accompagner le maire Vaillancourt lorsqu'il faisait du porte-à-porte.

«[Jean Bertrand] m'a dit: "je veux que tu payes tous les dîners et je vais te les rembourser"», s'est souvenu le témoin. «J'ai été remboursé en argent comptant.»

«Je sais que ce n'est pas correct»

Le deuxième témoin à défiler devant la commission aujourd'hui, le conseiller municipal du district de Renaud à Laval, Benoît Fradet, a lui aussi corroboré les dires de Me Jean Bertrand. Devant les tableaux du Directeur général des élections (DGE) démontrant toutes les contributions qu'il a faites en son nom ou en celui de ses proches, M. Fradet a raconté que Me Bertrand procédait de la même façon qu'avec Richard Goyer, et ce, sans même qu'on lui pose la question.

«J'ai été remboursé pour ces contributions-là, vous ne me l'avez pas demandé, mais je vous le dis», a-t-il indiqué à l'attention de la présidente de la commission, la juge France Charbonneau.

Cette dernière ainsi que le commissaire Renaud Lachance ont tenté à plusieurs reprises de lui faire dire qu'il savait que cette pratique était illégale.

«Je sais que ce n'est pas correct, M. le commissaire, mais regardez le contexte», leur a répondu le témoin.

Témoin sur la défensive

Mais le témoin le plus coriace de la journée est sans contredit le conseiller municipal de Chomedey, avocat et actuel vice-président du comité exécutif de la Ville de Laval Basile Angelopoulos.

En plus de remettre en doute les tableaux du DGE montrant ses contributions, Me Angelopoulos a dit qu'il ne savait pas que le recours aux prête-noms était proscrit par la loi.

«Me Bertrand ne m'avait pas dit que c'était illégal», s'est-il contenté de dire, soulignant que l'agent officiel lui avait fait savoir que cet argent provenait de donateurs «qui ne voulaient pas s'identifier publiquement».

Autre différence entre lui et les deux témoins précédents : Basile Angelopoulos faisait les chèques avant de recevoir l'argent.

«Il me disait de combien il avait besoin et je faisais les chèques.»

À plusieurs reprises pendant son témoignage, la juge Charbonneau lui a demandé pourquoi il n'était pas au fait de la loi sur le financement politique, alors qu'il est avocat.

«Factuellement (sic), je ne le savais pas», a-t-il laissé tomber.

Les audiences reprendront demain matin. Me Sylvie Roy poursuivra l'interrogatoire du conseiller municipal de Chomedey et avocat, Me Basile Angelopoulos.

En avant-midi, Me Jean Bertrand a indiqué à la commission avoir perçu deux avantages de son bénévolat pour le parti. En 2007, les escaliers de son bureau d'avocat ont été complètement rénovés aux frais du responsable du financement du parti, le notaire Jean Gauthier.

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