En 10 questions avec Alain Bellemare

Par Claude-André Mayrand
Le 10 mai dernier, l’Association des citoyens et amis du Vieux Sainte-Rose (ACAVSR) a tenu une réunion constituante, faisant du groupe une association en règle. L’association a pour mission la conservation et la mise en valeur du quartier en harmonie avec son caractère patrimonial. L’Écho de Laval a rencontré le vice-président de l’association, Alain Bellemare, pour parler des enjeux du groupe et du secteur.
1- Pourquoi avoir fondé l’Association des citoyens et amis du Vieux Sainte-Rose?
En décembre 2011, une contestation contre un projet de condominiums à l’intérieur de la zone patrimoniale, au 82 boulevard Sainte-Rose, a servi de fer de lance du projet. Une distribution de feuillets pour sensibiliser les citoyens du secteur a eu lieu et, petit à petit, la nécessité d’avoir une telle association est devenue évidente.
2- Quel est le dossier qui accapare le plus votre énergie actuellement?
C’est la contestation du projet de maisons semi-détachées qui remplacerait une maison presque centenaire du 61 terrasse Dufferin. Nous avons récolté 2 200 signatures dans une pétition, qui a été déposée au conseil municipal. C’est un projet qui symbolise le fait que la Ville ne priorise pas l’aspect bucolique du quartier. La maison est d’ailleurs devenue notre logo.
3- Quels sont les objectifs de l’ACAVSR?
Nous voulons que les citoyens se réapproprient leur quartier. Nous visons à développer le sentiment d’appartenance et de fierté. Nous désirons aussi mettre l’emphase sur la préservation et la restauration. L’ACAVSR vise à exercer un leadership d’influence pour tous les citoyens.
4- Quelles sont les pièces du Vieux Sainte-Rose qui mériteraient une intervention de l’ACAVSR?
Certaines pièces intermédiaires de 100 ans, 150 ans, à l’intérieur ou à l’extérieur de la zone patrimoniale, sont souvent délaissées dans la réglementation. Il y a quelque temps, on a détruit une maison de plus de 200 ans pour augmenter la surface du Uniprix du quartier et ce sont des croustilles et du chocolat que l’on vend dans cette nouvelle surface. En tout respect pour l’entrepreneur de la pharmacie, nous croyons que c’est une erreur majeure.
5- Quelle a été la réponse au niveau politique?
Nous sommes encore à l’étape où nous apprenons à nous connaître. Le conseiller municipal Denis Robillard nous connaît. Comme il fait partie de l’administration actuelle, il doit y adhérer, sinon il doit prendre position et il ne l’a pas encore fait. Suzanne Proulx, du Parti Québécois, a demandé à nous rencontrer et ça devrait arriver bientôt. Le Parti au Service du Citoyen et le Mouvement lavallois sont tous deux à notre écoute et étaient représentés à notre assemblée constituante.
6- Pourquoi la protection du patrimoine et de l’histoire est-elle importante?
La devise du Québec est «Je me souviens». Les trois paliers de gouvernement ne devraient jamais l’oublier. Souvent, on ne met pas assez en pratique les théories qu’on nous enseigne. On doit éviter de répéter nos erreurs, souvent basées sur des valeurs qui nous mènent souvent à détruire, ce qui ne devrait pas l’être ou modifier ce qui ne mérite pas de l’être.
7- Est-ce que la Ville de Laval en fait assez pour le patrimoine et si non, que devrait-elle faire de plus?
Non. Elle devrait faire une planification stratégique qui mettrait en valeur les vieux secteurs du territoire. Une planification stratégique devrait être basée sur la préservation du patrimoine et sa mise en valeur. On met trop d’emphase sur la densification du secteur.
8- Il semble y avoir une différence énorme entre votre vision et celle de la Ville.
Nous sommes dans un débat de visions et de valeurs qui répondent à un modèle économique qui commence à être problématique. Le développement, la croissance; ça va à l’encontre des nombreux mouvements citoyens, au niveau mondial, axés sur le développement durable. Nous ne croyons pas que la Ville de Laval a, à ce point, besoin de croissance économique.
9- Est-ce que l’utilisation du Vieux Sainte-Rose est optimale?
Au niveau évènementiel, il n’y a rien à redire. On aimerait toutefois que sa culture et sa vie communautaire ressortent davantage. Il y a eu plusieurs peintres à Sainte-Rose, notamment Frédéric Back, qui habitait la maison voisine de la mienne. Personne ne sait ça. On veut que ça prenne de l’ampleur et que ça parte des citoyens.
10- Quel serait le modèle idéal pour le Vieux Sainte-Rose?
Le modèle serait le Vieux-Terrebonne. On voudrait amener le quartier à ce niveau-là. On veut un modèle de type «rue principale» pour revitaliser le secteur et ça prendra l’appui de la Ville. On a confiance d’y arriver un jour.
L'ACAVSR en rafale…
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