Alexandre Duplessis démissionne

Par Agence QMI
Le maire intérimaire de Laval, Alexandre Duplessis, a démissionné vendredi de son poste.
«M. Duplessis a transmis une lettre en ce sens au greffier de la municipalité et sa démission prend effet immédiatement», a fait savoir la Ville dans un communiqué.
Le calendrier d’élection d’un nouveau maire intérimaire sera établi par le greffier de la Ville dès le début de la semaine prochaine.
«Entre-temps, et malgré les circonstances actuelles, la Ville de Laval entend continuer à offrir efficacement à la population tous les services municipaux auxquels elle s’attend», peut-on lire également dans le communiqué.
Vie privée, vie publique
Le maire intérimaire a vu sa vie personnelle étalée au grand jour depuis qu'il a porté plainte à la police pour extorsion, après avoir prétendument eu recours aux services d'une escorte.
«Les derniers mois ont été pour moi et mes collègues de Laval assez médiatisés. J'ai reçu des messages haineux et insidieux, certaines menaces comme d'autres élus. Et il y a quelques semaines, j'ai eu un message à répétition un peu plus insidieux, j'ai donc immédiatement contacté les services policiers, ça fait partie du travail d'une personne publique», a expliqué le maire en faisant référence à l'extorsion dont il a fait l'objet.
Le politicien a nié avoir demandé des services sexuels rémunérés. «Je n'ai jamais rien reçu à caractère sexuel, s'est-il borné à dire devant les journalistes, vendredi matin. Je ne commenterai pas tout ce qu'il y avait dans les médias [jeudi], mais je continuerai ma tâche de maire. Je ne démissionnerai pas sous la seule menace d'extorsion.»
Il a toutefois précisé que deux femmes ont bien tenté de le faire chanter, qu'il y a eu une enquête policière, qui est toujours en cours, puis des arrestations.
Les mines des employés municipaux semblaient déconfites. Plusieurs s’étaient regroupés pour écouter la courte allocution du maire intérimaire.
Un employé de la Ville a même confié qu’on vivait «un autre vendredi noir à Laval», en référence à d’autres évènements qui ont bouleversé Laval dans les derniers mois, dont la démission de l’ex-maire Gilles Vaillancourt et la demande de tutelle.
Par ailleurs, les élus de Laval ont été convoqués à une réunion d’urgence, prévue vendredi, à 16 heures.
Services sexuels
Le 14 juin dernier, Alexandre Duplessis, 42 ans, aurait fait appel à une escorte pour des services sexuels alors qu’il se trouvait à sa résidence secondaire des Laurentides.
L’ayant reconnu, la prostituée et celle qui lui servait de chauffeuse auraient alors décidé de profiter de la situation, lui réclamant de l’argent pour le temps passé avec l’escorte puis de le faire chanter en lui réclamant de plus en plus de sous.
La cousine de la conductrice de la travailleuse du sexe s’est confiée à Claude Poirier, dévoilant des détails plutôt croustillants, soit des goûts sexuels de l’élu municipal qui se serait vêtu en femme et qui aurait demandé à l’escorte de le maquiller. Des messages textes étaieraient les prétentions de la femme.
Plainte
De son côté, l’élu municipal a décidé de porter plainte à la Sûreté du Québec pour extorsion.
Le lieutenant Guy Lapointe de la SQ a confirmé qu'un politicien a bien déposé une plainte pour extorsion en lien avec le «recours à un service d'escortes et qu’il y avait un litige quant au paiement».
Alexandre Duplessis fait l’objet de controverse depuis que l’ancien agent officiel du PRO des Lavallois, Jean Bertrand, a soutenu à la commission Charbonneau que 25 conseillers ont servi de prête-noms à Laval afin de garnir les coffres du parti de Gilles Vaillancourt, incluant le maire intérimaire.
Dans la foulée, la Ville de Laval a rapidement été mise en tutelle à la demande de M. Duplessis.
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