La Ville et les candidats réagissent

Par Christopher Nardi
Suite à un article paru dans nos pages le 2 août, qui indiquait que le conseiller Jacques St-Jean souhaitait voir des dos d’âne implantés dans certains secteurs de Laval, L’Écho de Laval s’est entretenu avec le porte-parole de la Ville de Laval ainsi que les candidats à la mairie afin de connaître leur position vis-à-vis les dos d’âne.
Tout comme la réaction des Lavallois à la proposition de M. St-Jean, les propos des candidats à la mairie au sujet des dos d’âne variaient du support à l’opposition ou au désir de consultation populaire. On peut facilement dire que c’est une proposition qui est loin de faire l’unanimité sur l’île Jésus.
«À chaque fois qu’un citoyen soulevait la question des dos d’âne aux conseils de ville, [l’ex-maire] Duplessis répondait qu’il y avait d’autres méthodes et que le département d’ingénierie s’y opposait, alors avant de m’exprimer, j’aimerais bien discuter avec les gens de ce service afin de savoir quel est le problème, a répondu Guy Landry, chef du Nouveau parti des Lavallois (NPL), aux questions de L’Écho.
Je ne crois pas que les dos d’âne soient, en ce moment, la solution idéale, car il y a plusieurs autres pistes à envisager.»
Le chef du NPL n’était pas le seul à croire qu’il fallait chercher d’autres moyens de ralentir la vitesse sur certaines rues lavalloises plutôt que de prioriser les dos d’âne. Jean-Claude Gobé, chef d’Action Laval, a indiqué à L’Écho qu’il préférait installer des radars photo afin de pallier les problèmes de vitesse.
«C’est vrai qu’il y a un vrai problème avec les excès de vitesse ici et ça me fâche, a déclaré M. Gobé. Le problème avec les dos d’âne vient l’hiver lorsqu’il faut déneiger et il faut les enlever à défaut de briser les déneigeuses […] Donc je ne suis pas sûr que ça règle le problème.
Plutôt, ce que j’entends faire c’est, dans les secteurs problématiques, on va mettre des radars photo et le montant des sommes d’argent qui seront collectées ira dans un fonds particulier dédié aux sports, à la culture et à la jeunesse.»
«Des dos d’âne seront mis en place»
Du côté du Parti au Service des Citoyens, la question des dos d’âne n’en est pas réellement une; il en faut impérativement. Selon le chef Robert Bordeleau, c’est une idée que détient son parti depuis plusieurs années qu’il tient à voir réalisée le plus rapidement possible.
«C'est dans nos idées depuis janvier 2006 et c'était dans notre plate-forme de l'élection de 2009. L'administration précédente n'en a jamais voulu parce qu'elle trouvait ça trop dispendieux et trop dangereux pour l'équipement municipal, tel que les charrues, a déclaré M. Bordeleau.
Tous ceux qui en parlent aujourd'hui reprennent les idées du PSC et lorsque nous serons élus, des dos d'âne seront mis en place dans les rues, particulièrement dans les zones scolaires et les rues avoisinant les parcs.»
Questionnée au même sujet, la chef d’Option Laval Claire LeBel était aussi d’avis que les dos d’âne avaient leur place à Laval.
«Je suis d’accord avec la proposition qu’il y ait des dos d’âne à certains endroits, surtout proche des écoles et autres endroits à risque, a expliqué Mme LeBel. C’est certain que la Ville ne doit pas en être remplie et qu’il faut y aller avec discernement, mais j’appuie ce projet.»
Le candidat indépendant à la mairie, Jacques Foucher, était lui aussi de l’opinion de M. Bordeleau et Mme LeBel que des dos d’âne devraient être installés à Laval si certains citoyens le demandaient. Mais, averti-t-il, il faudrait que ce soit d’abord à titre d’expérimentation avant d’officialiser quoi que ce soit.
«S’il n’y a pas d’autres solutions, je crois bien qu’il faut mettre des dos d’âne. Mais, au départ, il faudra les mettre à titre expérimental sur les rues des gens qui en demandent, a indiqué M. Foucher. Dans la mesure que ce n’est pas sur toutes les rues, il y a moyen de les installer à titre expérimental et ensuite d’en analyser les résultats.»
Le chef du Mouvement lavallois (ML), Marc Demers, a plutôt tenu à nuancer la position de son parti vis-à-vis les dos d’âne, indiquant qu’il étudierait le dossier quand viendra le temps.
«Nous ne sommes pas systématiquement contre, mais ce n'est pas prévu dans notre plate-forme. Nous n'avons toutefois pas de position dogmatique comme l'administration précédente, a dit Marc Demers, chef du Mouvement lavallois (ML). Les dos d'âne bien utilisés ont leur utilité et leur raison d'être et ils devraient faire d'abord l'objet d'une approbation des citoyens de la rue concernée. Nous étudierons les différents modèles et caractéristiques, en plus des pour et des contre.»
La Ville opposée
Tandis que les membres des partis d’opposition présentent plusieurs opinions variées au sujet des dos d’âne, le porte-parole de la Ville de Laval a indiqué clairement à L’Écho de Laval que, pour l’instant, ces bosses ne se retrouveront pas sur les rues lavalloises.
«Depuis quelques années, la Ville de Laval a étudié tous les aspects de l’utilisation de dos d’âne comme moyen pour réduire la vitesse, explique Benoît Collette, porte-parole de la Ville de Laval. Ce mode de contrôle présente beaucoup d’inconvénients et ne semble pas réduire la vitesse, il peut même l’augmenter. Toutefois, la Ville examine la nouvelle norme établie par le ministère des Transports et un rapport sera soumis sous peu au Comité exécutif pour orientation.»
Avec propos recueillis par Claude-André Mayrand.
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