Lutte à l’homophobie : un prix pour le collège Letendre

Par Agence QMI
Le quatrième Prix GRIS-Fondation Simple Plan a été attribué jeudi au collège Letendre de Laval, où un projet de lutte à l’homophobie a été mis sur pied par les élèves et le corps professoral.
La maison d’enseignement privé a reçu une bourse de 2000 $ des mains du guitariste de Simple Plan, Jeff Stinco.
La récompense vise à braquer les projecteurs sur «l’initiative originale prise par des élèves ou des membres du personnel enseignant pour démystifier l’homosexualité et la bisexualité ou pour combattre l’homophobie en milieu scolaire», a-t-on précisé jeudi, en référence au colloque «Comprendre et respecter la différence afin de contrer l’intimidation, l’homophobie et la violence».
Celui-ci a été organisé le 17 mai dernier, lors de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie. Pour l’occasion, plus de 165 personnes ont pris part à l’un ou l’autre des 16 ateliers dans lesquels des spécialistes étaient invités à parler d’intimidation et d’homophobie. Un élève de cinquième secondaire, Marc-Antoine Sylvestre, a eu l’idée de cette journée spéciale à son école.
«Ce projet a été un franc succès compte tenu du fait que nous avons réussi à toucher à la fois les élèves, mais en plus de cela les parents de ceux-ci, tout le personnel de l’école et même certaines personnes via le compte Twitter de l’événement», a dit Marc-Antoine Sylvestre.
La Fondation Simple Plan soutient les jeunes qui font face à de multiples problématiques, ceci afin de freiner des enjeux préoccupants comme le décrochage scolaire, la dépression et le suicide, qui sont en lien avec l’homophobie en milieu scolaire et le mandat du GRIS Montréal (Groupe de recherche et d’intervention sociale). L’organisme mis sur pied en 1994 fait le tour des écoles avec des intervenants pour démystifier les réalités homosexuelles et bisexuelles auprès des élèves. Le but de ces visites est notamment de faciliter l’intégration des personnes gaies, lesbiennes et bisexuelles.
Campagne de financement
Les porte-parole du GRIS Montréal, les comédiens Vincent Bolduc et Macha Limonchik, flanqués du président de l’organisme, David E. Platts, ont lancé jeudi la campagne de financement annuelle du GRIS Montréal, le Groupe de recherche et d’intervention sociale.
L’objectif de la campagne de financement «L’homophobie, ça suffit! Je donne au GRIS» a été fixé à 175 000 $. GRIS Montréal rappelle que l’homophobie est encore présente au Québec et ailleurs dans le monde, citant ici la loi controversée du gouvernement Poutine en Russie et le débat houleux sur le mariage gai en France.
«J’ai été abasourdi par les réactions qu’a suscitées la campagne gouvernementale contre l’homophobie, a dit David E. Platts à propos des publicités lancées au Québec en mars dernier. C’est une preuve tristement évidente que ce phénomène existe encore même chez nous.»
«Oui, l’homophobie existe encore au Québec et, à ma grande surprise, j’ai constaté qu’elle commence dès l’école primaire, a ajouté Macha Limonchik. Ma fille est entrée au primaire l’an dernier et, un jour, elle est revenue de l’école en me disant que d’autres élèves avaient été choqués qu’elle parle de ses oncles gais. Ils lui disaient que les mots “gai” et “homosexuel” sont des gros mots!»
«Moi, j’ai été particulièrement choqué par la loi russe qui empêche quiconque de dire aux jeunes que les relations homosexuelles sont normales ou attirantes, a dit Vincent Bolduc. Si une telle loi existait ici, c’est moi, Macha et tous les bénévoles du GRIS qui iraient en prison. En 2013, je trouve ça complètement inconcevable.»
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