La pertinence des radars photo prouvée

Par Claude-André Mayrand
Selon la Table québécoise de la sécurité routière, l’enquête réalisée par L’Écho de Laval vient donner du poids à l’idée que les radars photo sont devenus des incontournables pour assurer la sécurité de tous les automobilistes.
«Cette expérience montre que c’est tout le monde qui dépasse les limites de vitesse. Les gens trouvent que les autres roulent vite, mais ce sont eux aussi», a affirmé en entrevue Jean-Marie De Koninck, président de la Table (photo ci-contre).
À lire également: Les résultats de notre enquête sur le terrain
À son avis, la pertinence des radars photo est une fois de plus démontrée.
«Sans cela, les automobilistes prennent plus de chance. Les radars photo, c’est présent 24 heures sur 24 et ça ne pardonne pas. Les automobilistes vont tout de suite ajuster leur comportement et on va assurément sauver des vies et des accidents graves.»
M. De Koninck croit que la tolérance des autorités dans les zones de haute vitesse inculque de mauvaises habitudes aux automobilistes.
«Les excès de vitesse sont souvent dus au fait qu’il y a des zones tampons de 10 km/h et plus sur l’autoroute. Les gens transposent cela dans les zones scolaires. Rouler à 115 sur l’autoroute au lieu d’aller à 100 n’est pas aussi dangereux que d’aller à 45 dans une zone scolaire», conclut-il.
Le nombre de GEV en chute libre
Si le fait de voir si peu d’automobilistes respecter les limites de vitesse surprend le porte-parole de la police de Laval, Frédéric Jean, il ne se dit pas surpris de constater que les Lavallois ont le pied lourd.
«Plus de 100 000 constats ont été remis au cours des trois dernières années et demie», rappelle-t-il.
Même si elles sont rarement visibles, les opérations radars sont très régulières sur l’île Jésus.
«Il y a des opérations de jour, de soir ou de nuit, presque tous les jours de la semaine et à chaque semaine, avoue l’agent. Nous nous adaptons aux affluences, aux problématiques et aux périodes de l’année pour planifier nos opérations.»
La police de Laval distribue des constats pour grands excès de vitesse (GEV) depuis 2010. Ces constats sont remis lorsque les automobilistes dépassent de 40 km/h la limite dans les zones de 60 km/h et moins, de 50 km/h dans les zones de 60 à 90 km/h et de 60 km/h dans les zones de 100 km/h.
Depuis 2010, le nombre de constats émis est en chute libre. Lors de la première année, 414 GEV ont été enregistrés. Le nombre a chuté à 240 en 2011 et 217 en 2012. Jusqu’à maintenant en 2013, 55 constats de GEV ont été remis.
«Je crois que les automobilistes ont compris en raison des lourdes pénalités remises. Dans ces situations, l’amende et le nombre de points d’inaptitude doublent, le véhicule est remorqué et le permis est suspendu sur le champ», explique M. Jean.
____________
Statistiques de la Table québécoise de la sécurité routière:
- Chaque fois que la moyenne de la vitesse augmente d’un kilomètre à l’heure, le nombre d’accident grave augmente de 3 %
- Lorsque la moyenne de la vitesse baisse d’un kilomètre à l’heure, le bilan routier s’améliore de 1%
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.