En 10 questions avec Pierre Brochet

Par Claude-André Mayrand
Le directeur du Service de police de la Ville de Laval, Pierre Brochet, a dressé un premier bilan depuis son arrivée en poste, en août dernier. Au menu : structure administrative, Escouade régionale mixte de Laval (ERM-Laval), baisse de la criminalité, lutte au crime organisé, proximité avec la communauté et objectifs pour 2014.
1- Est-ce que Laval est une Ville sécuritaire?
Le bilan de l’année 2013 nous permet de constater que Laval est une Ville sécuritaire et elle doit le demeurer. La qualité de vie est importante pour les résidents lavallois et la sécurité est un élément fondamental de la qualité de vie.
2- Quels sont les objectifs pour 2014?
Outre la détermination à vouloir contrer la criminalité et assurer la sécurité routière, nous allons faire une démarche de réflexion stratégique qui passera par une vaste consultation des citoyens et des partenaires communautaires. On veut évaluer le sentiment de sécurité des citoyens, leurs attentes et leur taux de satisfaction envers le service de police.
3- À quand remonte la dernière consultation du genre à Laval?
Je crois que ça fait une quinzaine d’années que ça n’a pas été fait. C’est important, car parfois, on présume un paquet de choses. On veut évaluer la crédibilité du service et on veut aligner les besoins et les attentes des citoyens.
4- Depuis votre arrivée en poste, quel est l’élément de votre bilan personnel dont vous êtes le plus fier?
La lutte au crime organisé. C’est important pour moi et c’est concret aussi pour les citoyens. On a amélioré le partage de renseignements et c’est le nerf de la guerre de la lutte au crime organisé.
5- Vous avez déjà laissé votre marque dans la structure du service. C’était important de régler ça rapidement pour vous?
L’objectif était d’aller chercher une plus grande imputabilité et préparer l’organisation à l’évolution des prochaines années. J’ai aussi haussé le positionnement des renseignements dans l’organigramme. Dans ma vision, on doit colliger toutes les données que nous avons, tant au niveau du sentiment de sécurité et du climat social que du renseignement brut criminel pour aller de l’avant avec la gestion des ressources.
6- À quoi attribuez-vous toutes les baisses observées dans le bilan 2013?
Les policiers font de l’excellent travail. Plusieurs autres variantes peuvent entrer en ligne de compte, comme la démographie par exemple, mais j’ose espérer que les efforts que l’on met, la communication et la prévention ont un rôle à jouer dans le bilan.
7- Comment l’ERM-Laval complémente le Service de police de Laval?
C’est un gros changement. En tant que service de niveau 3, on ne peut pas travailler sur des gros dossiers de criminalité comme les niveaux 5 tels que la police de Montréal ou la Sûreté du Québec (SQ) le font. L’ERM-Laval nous permet de toucher à ce niveau-là grâce aux partenaires qui se joignent à nous. Comme ils travaillent dans nos locaux, cela nous offre de la dynamique intégrée, car les inspecteurs de tous les niveaux peuvent échanger leurs informations, ce qui profite autant à l’ERM-Laval qu’aux inspecteurs de notre service.
8- Qu’avez-vous appris sur la police de Laval que vous ne vous doutiez pas avant d’arriver ici?
J’ai été très impressionné par la fierté et l’engagement qu’ont les policiers de Laval. Les citoyens peuvent vraiment compter sur des policiers hors pair à ce niveau-là, et le climat de travail sur le terrain en est amélioré. J’ai été aussi surpris par les collaborations entre les services de Laval et de Montréal. Les résultats à Laval sont impressionnants par rapport aux ressources disponibles.
9- Comment trouvez-vous la proximité du service avec la communauté lavalloise?
J’avais invité et rencontré l’ensemble des organismes communautaires au quartier général à mon arrivée. À chaque semaine, je vais sur le terrain pour les rencontrer à mon tour. La relation entre le service et la communauté est bonne. Plus on va croître comme organisation, plus elle devra être renforcée. Pour être très bonne, il faut travailler la relation police-citoyen. Je veux que les contacts soient professionnels et positifs aux yeux des citoyens.
10- À votre arrivée en poste, vous aviez exprimé votre intérêt de vous impliquer dans la lutte à la corruption à l’hôtel de ville. Où en êtes-vous?
On sent un vent de changement. L’équipe administrative s’engage dans le changement, et c’est très positif. On veut retravailler, comme organisation et en support à la direction générale, l’intégrité municipale en étant un joueur clé. On sent qu’on avance.
Bilan 2013 – Faits saillants
-5 homicides (2 en 2012)
-10 tentatives de meurtre (7 en 2012)
-6 accidents de la route mortels (4 en 2012)
-1 160 accidents de la route avec blessés
-78 528 constats d’infraction au Code de la sécurité routière
-15 215 infractions au Code criminel (baisse de 7 %)
-Vols de véhicules en baisse de 6 %
-Vols contre la personne en baisse de 19 %
-Crimes contre la propriété en baisse de 10 %
-Agressions sexuelles en baisse de 5 %
-270 000 appels au 9-1-1
-Crime organisé : 310 arrestations et 200 perquisitions
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