«Mon nom est sali» - Angella Pattas

Par Claude-André Mayrand
Angella Pattas croyait bien avoir trouvé une formule parfaite pour célébrer Pâques comme elle le faisait lorsqu’elle était plus jeune, mais la grande chasse aux cocos qu’elle a organisée a été victime de la loi de Murphy.
Outre la température printanière parfaite, tout a mal tourné pour le Cocothon, qui a attiré 6 000 visiteurs la veille du dimanche pascal.
Un surplus d’affluence non estimé, un horaire qui n’avait pas été consulté par les participants et un système audio non fonctionnel ne sont que quelques exemples.
Angella Pattas regrette que plusieurs erreurs d’organisation aient été commises et qu’elle n’aura pas l’occasion de se reprendre.
«Mon nom est sali, a-t-elle confié à L’Écho de Laval quelques jours après son évènement.
Je suis déçue et découragée. Autant je suis fière d’avoir attiré tout ce monde-là, autant je suis déçue que ça ait tourné en catastrophe et de ne pas avoir livré la marchandise.»
Outre le volet sécurité, totalement absent sur le site, elle considère que la vente de billets a été sa principale erreur.
«Au début, j’avais dit à tout le monde de s’inscrire en ligne avant le 10 avril. J’ai eu plusieurs appels de gens qui me disaient qu’ils n’avaient pas Internet ou de carte de crédit. C’est là que j’ai décidé de vendre des billets à la porte et je me suis tiré dans le pied», confie celle qui avait vendu un total de 1 853 billets en prévente.
Elle ignore le nombre qui a été vendu sur place avant que les débordements ne l’obligent à ouvrir les barrières à tous les visiteurs.
Guerre d’insultes
La page Facebook du Cocothon est devenue, dès la conclusion de la chasse aux cocos du 19 avril, le terrain d’une véritable pluie d’insultes à l’endroit de l’évènement et de son organisatrice.
Mme Pattas a décidé de fermer la page, le 22 avril, quelques heures après avoir publié un message d’explications et d’excuses.
On l’accusait, entre autres, d’avoir menti sur le nombre d’œufs de Pâques disposés sur la plaine du Centre de la nature.
«Ça avait l’air vide parce que c’est un grand site, mais il y en avait bel et bien 10 000», assure-t-elle.
À ceux qui l’accusent que le Cocothon était une façon de faire de l’argent sur le dos du monde, celle qui est derrière la boîte qui produisait l’activité, Productions Yé!, confie avoir cumulé une grosse dette dans toute cette histoire.
«Je me doutais bien que la première édition allait me coûter de l’argent, mais que ce serait le début d’une belle tradition et, qu’un jour, ce serait un évènement rentable, mais j’ai empilé près de 8 000 $ de dettes et le remboursement [des billets] est impensable pour moi. Je vais attendre que les gens se calment et ceux qui veulent absolument un remboursement pourront m’écrire un courriel», a-t-elle expliqué, découragée.
Une réorientation
Le Cocothon était le premier évènement d’envergure qu’Angella Pattas organisait. Elle doute que ce sera possible pour elle de continuer dans l’organisation d’évènements pour le moment.
«J’aimerais ça avoir l’opportunité de refaire l’évènement, mais j’ai tellement honte présentement, je n’ai pas l’audace de l’offrir au monde, explique celle qui a pris beaucoup de notes le 19 avril. Je vais essayer de m’effacer un peu», conclut-elle.
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La Ville réagit
La Ville de Laval n’est pas restée muette suite au fiasco du Cocothon.
Dans un communiqué publié quelques jours après l’activité par le Service des communications, la Ville s’est engagée à analyser l’activité du Cocothon pour éviter que de tels débordements ne se reproduisent à l’avenir.
«Normalement, un horaire et un cadre détaillé sont soumis à la Ville par l’organisation. Si la Ville avait eu vent qu’une telle foule allait se présenter, il y a fort à parier qu’elle aurait exigé la présence d’une sécurité accrue», affirme Nadine Lussier, porte-parole de la Ville de Laval.
Trois citoyens avaient fait une plainte officielle à la Ville pour exiger un remboursement, au moment de mettre sous presse.
Angella Pattas a informé la Ville qu’elle remboursera les participants qui en feront la demande par courriel à [email protected].
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