Bannir la cigarette électronique des lieux publics?

Par Anabelle Caillou\Agence QMI
Interdite dans les bars, restaurants, plages et parcs de New York et Chicago depuis mardi dernier, la cigarette électronique reste peu réglementée au Québec. La province devrait-elle emboîter également le pas?
Depuis son arrivée sur le marché mondial, la cigarette électronique rencontre un public grandissant. New York et Chicago craignaient toutefois qu'elle ne nuise à la législation antitabac en rendant normal le fait de fumer dans les lieux publics.
N'étant pas régie pas la Loi sur le tabac du Québec, puisqu'elle n'existait pas encore lors de sa dernière révision en 2006, les Québécois peuvent quant à eux «vapoter» sans aucune contrainte, assis dans un bar ou en attendant leur plat au restaurant.
L'Union des tenanciers de bar (UTBQ) et l'Association des restaurateurs du Québec (ARQ), ne voient notamment aucune urgence à réglementer l'utilisation de la cigarette électronique dans les lieux publics de la province.
«En deux ans, on a eu une seule plainte à ce sujet, a expliqué le porte-parole de l'ARQ, François Meunier. Je me plais à croire que les gens sont civilisés et fument tout de même leur cigarette électronique à l'extérieur.»
Prévenir plutôt que guérir
De son côté, la chercheuse à l'institut national de santé publique du Québec, Annie Montreuil, estime que la cigarette électronique devrait être considérée comme une cigarette conventionnelle.
«On ne sait que très peu de choses sur ce produit, on ne connaît pas encore ses effets à long terme puisqu'il est relativement récent, s'est-elle inquiétée. La population devrait être avisée qu'on a peu de données scientifiques là-dessus.»
À ses yeux, il faudrait, par prévention, interdire la publicité et la vente aux mineurs de la cigarette électronique, ainsi que l'interdire dans les lieux publics.
Mme Montreuil craint également que ce produit ne devienne une façon de s'initier au tabac.
«Il y a plein de saveurs, c'est attrayant pour les jeunes, mais ils risquent de passer inévitablement au tabac», a-t-elle ajouté.
La porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Flory Doucas, partage cet avis. La cigarette électronique normalise le geste du tabagisme, selon elle.
«Les jeunes l'essaient pour ce qu'elle symbolise, c'est la même gestuelle, alors ça donne l'impression de fumer une vraie cigarette comme les adultes», croit-elle.
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